EMMANUEL BEX : UN CONCERT AU NEW MORNING ET LA SORTIE D’UN NOUVEL ALBUM

Quand un artiste majuscule, Emmanuel Bex rend hommage à un autre artiste majuscule, Eddy Louiss.

Alors que l’on approche du 10e anniversaire de la disparition du légendaire Eddy Louiss, une figure essentielle du jazz européen, Emmanuel Bex fait résonner un hommage aussi personnel que généreux avec son nouvel album « Eddy m’a dit ».

À la croisée des époques et des influences, ce disque est bien plus qu’une simple relecture : c’est une déclaration d’amour, une transmission, une promesse tenue.

Un dialogue entre maîtres

Il fallait un musicien à la hauteur du souffle d’Eddy pour s’attaquer à un tel projet.

Qui mieux qu’Emmanuel Bex, orgue Hammond B3 greffé au corps, pouvait porter cette flamme ?

Bex, c’est une trajectoire libre, inventive, électrique, toujours tendue vers l’inédit. Un créateur rare, à la fois héritier et passeur.

Avec « Eddy m’a dit », il ne s’agit pas de faire du Louiss à la lettre.

L’album explore ses compositions, les traverse, les fait dialoguer avec des climats contemporains, des dynamiques neuves, et une production aux petits oignons signée Vincent Mahey.

On est loin du live brut et fougueux qu’on associe souvent à Bex : ici, tout a été pensé, ciselé, construit piste après piste comme un tableau en mouvement.

Une architecture sonore foisonnante

Chaque morceau est un monde en soi.

Le studio devient terrain d’exploration, boîte à outils de textures et de nuances. On navigue dans un univers organique, riche, structuré mais toujours habité d’un souffle chaud, humain, immédiat.

Le groove y est roi, mais un groove qui prend le temps, qui installe, qui raconte.

Ce travail d’orfèvre n’est pas une trahison du jazz instinctif que Bex affectionne tant. C’est une autre voie, complémentaire : celle d’un artisan de la forme, d’un architecte sonore qui sait quand poser la brique et quand laisser l’espace. L’album assume sa volonté d’aller vers l’épure, vers l’évidence mélodique, vers une simplicité qui sonne juste.

Héritage et transmission

Tout cela remonte à une scène, un jour de 1978, où le jeune Emmanuel Bex, fraîchement débarqué de Normandie, croise le chemin d’Eddy Louiss et de son orgue rugissant, lors d’un concert à « Jazz à Uzeste ». Choc frontal. Révélation définitive. À partir de là, plus question de faire autre chose : le jazz devient terrain de jeu, et l’orgue, un totem.

Aujourd’hui, « Eddy m’a dit » vient clore ce cercle. Ou plutôt l’ouvrir à nouveau. C’est un disque qui ne copie pas, qui ne fige pas, mais qui prolonge une parole musicale. Celle d’un jazz universel, baroque, sensible, festif, à la fois terrien et céleste. Un jazz qui vit, qui groove, qui déborde.

Bex, l’homme-orchestre

Difficile de ranger Emmanuel Bex dans une case.

Virtuose, certes, mais aussi expérimentateur, conteur sonore, bousculeur de formats.

On l’a vu aux côtés des plus grands — Petrucciani, Galliano, Ponty, Lockwood… — et toujours avec ce même feu intérieur, cette énergie sans mode d’emploi.

Sur « Eddy m’a dit », il convoque tout ce qu’il est : la tendresse, la fougue, la surprise, et ce lyrisme un peu fou où la note semble toujours être en train de naître.

Chaque morceau est une rencontre entre mémoire et invention, un endroit où le jazz ne s’explique pas, il se vit.

À écouter d’urgence

« Eddy m’a dit » est disponible dès maintenant sur toutes les plateformes.

Que vous soyez fan de longue date d’Eddy Louiss ou simple curieux en quête de sons vrais, cet album vous attrapera par l’oreille… et par le cœur.

INFOS PRATIQUES

NOUVEL ALBUM

Emmanuel Bex

 « Eddy m’a dit »

Avec : Arnaud DOLMEN, Michel ALIBO, Fidel FOURNEYRON, André MINVIELLE, Antonin FRESSON, Tristan BEX, Dominique PIFARÉLY, Simon GOUBERT, LA GRANDE SOUFFLERIE ET LA FANFARE DU CARREAU, PHIL REPTIL, DAVID CATMAN TAIEB, Vincent MAHEY, Arnold MOUEZA

Sortie le 11 avril 25 (Peewee! Believe Socadisc)

TOURNÉE

Concert le 6 mai au New Morning à Paris.

7/06 à Meaux (Cité de la Musique Simone Weil)

21/06 Le Blanc Mesnil

23/06 St Denis TGP

10/07 Vannes

29/08 Au Sud du Nord (Essonne)

15/11 Nevers (en trio + Dominique Pifarely

22/11 Saint Ouen L’Aumône

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