« L’HOMME FATAL » D’ETCHA DVORNIK AU THÉÂTRE DARIUS MILHAUD

Une traversée incandescente au cœur de l’emprise amoureuse.

Dans la pénombre d’un plateau habilement arpenté, entre silence assourdissant et respiration haletante, se déploie une œuvre saisissante, aussi charnelle que vertigineuse : L’Homme Fatal.

Cette création chorégraphique signée et interprétée par Etcha Dvornik, en représentation du 7 janvier au 25 mars 2025, chaque mardi à 19h au Théâtre Darius Milhaud, s’annonce comme une plongée abyssale dans les méandres d’une passion dévoyée.

Une partition chorégraphiée de l’aliénation

Le rideau s’ouvre sur une rencontre, incandescente, fulgurante.

LUI, magnétique et insaisissable, il est la promesse incarnée. Il est d’ailleurs uniquement présent par la voix et la rencontre est racontée – et interprétée – par ELLE.

Elle, délivrée aux affres du doute et de la culpabilité. Avec une acuité rare, Etcha Dvornik dissèque les rouages d’une emprise, les gestes et non-dits qui peu à peu asphyxient le cœur d’une femme jusqu’au point de rupture.

Danseuse et comédienne d’exception, elle tisse un langage scénique hybride où le verbe, le souffle et le mouvement ne font qu’un. Chaque pas esquisse la métamorphose, la lente chute vers un abîme d’incompréhension.

Son corps, en perpétuelle oscillation entre tension et abandon, épouse le texte qu’elle a elle-même ciselé, porté par les musiques envoûtantes d’Anne Germanique, Michel Jarre et Christophe.

Une écriture habitée, une présence magnétique

Avec L’Homme Fatal, Etcha Dvornik livre une performance bouleversante où la chair du mouvement danse avec la plume de l’autrice. Elle explose les frontières du réel et du souvenir, fendant l’espace de regards foudroyants, de gestes saccadés, de murmures suspendus. Sa présence hypnotique nous entraîne dans l’intime vertige d’un amour empoisonné, et l’on en sort chaviré, essoré, mais plus lucide.

Si la souffrance de son personnage résonne d’un écho universel, elle ne se borne pas à la tragédie. Il y a, dans cette mise en scène virtuose, un souffle de renaissance, une échappée vers la résilience. Car sous les mots et les arabesques, c’est bien la question de l’amour qui est mise en jeu : qu’est-ce que l’amour, dépouillé des illusions romantiques et des contes sucrés ? Comment distinguer le désir d’une dépendance, l’attraction d’une alénation ?

Une artiste hors norme, une création coup de poing

Exploratrice insatiable des langages scéniques, Etcha Dvornik s’impose comme une figure singulière du théâtre et de la danse contemporaine. D’origine slovène, elle a tracé son sillon entre les disciplines, s’abreuvant des techniques de Grotowski, Stanislavski, Brecht, mais aussi des danses postmodernes et somatiques.

Ses créations, souvent solitaires, interrogent la notion d’exil, d’étrangeté et de féminité (Désert sous la peau, Les Larmes de Narcisse, Moi, femme, veuf inconsolable). Dans L’Homme Fatal, elle signe une fresque intime et universelle, une catharsis poétique où la danse et la parole s’entrelacent pour mieux déjouer l’illusion amoureuse.

Un spectacle qui laisse une empreinte indélébile

Le public ne s’y trompe pas.

Les spectateurs ressortent bouleversés :

« Chaque mouvement, chaque objet crée une dimension où le spectateur finit par absorber l’émotion. On se retrouve à être elle. J’avais la gorge nouée, émue, sonnée par tant de justesse. »

« Une performance d’une intensité rare, entre ironie et tragédie, qui met en lumière un sujet toujours d’actualité. »

« Magnifique, subtil, puissant. Un récit d’amour et de manipulation qui serre le cœur et éveille les consciences. »

Dans L’Homme Fatal, il n’y a pas de vérité assénée, pas de morale toute faite, mais une démonstration vibrante de ce que peut le théâtre lorsqu’il s’attelle à l’épure et à la vérité nue du plateau. Un spectacle intense, incandescent, à ne pas manquer.

INFOS PRATIQUES

L’HOMME FATAL

Un spectacle de & avec Etcha Dvornik

Musique : Anne Germanique, Christophe/Michel Jarre

Voix off : David Sighicelli, Etcha Dvornik

Réservations : Théâtre Darius Milhaud

80 allée Darius Milhaud, 75019 Paris / 01 42 01 92 26

 du 7 janvier au 25 mars 2025

le mardi à 19h00

 

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