Synopsis : Début 2020, l’épidémie de covid-19 immobilise brutalement la réalisatrice et sa petite amie Zoé dans une chambre d’hôtel en Autriche. Alors qu’elle observe les rares passants sous ses fenêtres, Xinyuan se remémore progressivement un voyage à Mandalay qu’elle fit avec sa grand-mère au printemps 2018 pour assister au mariage d’un parent. En 2021, le coup d’État qui s’installe les militaires à la tête du Myanmar devient subitement très proche. Le film n’a de cesse de faire des allers-retours entre l’ici et l’ailleurs, entre l’intime et l’Histoire, entre le souvenir et le présent.

Mon avis : 

Voici un film qui ne laisse pas indifférent, qui soulève beaucoup de questions dans un monde complexe. 

Je n’ai pas eu l’impression de voir un documentaire mais plus une fable onirique moderne.

La réalisatrice propose à travers le prisme de l’angle caméra du téléphone, un regard observateur sur un quotidien qui fait mal et un passé qui a fait mal ou fait du mal.

La crise du Covid-19 étant plus restrictive en Chine, on suit l’ennui, la maladie, la révolte et la nostalgie de Xinyuan sur fond d’enfermement obligatoire.

La nostalgie est présente tout le long du film car elle fait des allers-retours entre Xinyuan et sa grand-mère qui cherche son père en Birmanie et dans d’autres provinces.

Cette grand-mère est le fil conducteur du film car on la suit dans sa quête de filiation mais aussi dans sa volonté de rassembler et enfin dans celle de guérir (car elle tombe gravement malade). 

Les plans sur les corps nues de Xinyuan et sa compagne peuvent mettre mal à l’aise au début du film avec une séquence étrange. Mais au final, une poésie s’installe tout au long du film et traverse les moments de tension comme le confinement ou les manifestations en Birmanie et en Chine.

Les traditions asiatiques sont parfois difficiles à comprendre dans le film mais le final avec la grand-mère et ses frères et sœurs est magnifique.

C’est un film qui reste en tête, on n’arrive pas à se détacher de l’image noire et blanche et du grain si particulier comme si on visionnait des stories sur un instagram dédié.

Certaines questions évoquées pendant le film et sont laissées en suspens et parfois c’est nécessaire pour que l’imaginaire soit stimulé.

Une belle réalisation pour un film énigmatique.

INFOS PRATIQUES

JET LAG

un film de ZHENG LU Xin yuan

au cinéma le 22 février 2023

Norte Distribution

             1h51 – Suisse / Autriche