Une adaptation que la Compagnie Bob et Agläe a choisi de traiter de façon résolument moderne..
Pour ceux qui l’auraient oublié, rappelons le pitch de ce classique de Feydeau:
Lucette Gauthier – diva très courtisée – est fort heureuse du retour de son amant Fernand de Bois-d’Enghien qu’elle accueille avec passion…Ce qu’elle ignore c’est qu’il est revenu pour lui annoncer leur rupture. En effet il doit très prochainement épouser la fille de la baronne Duverger, Viviane. Leur mariage est d’ailleurs annoncé dans le Figaro du jour!
Et pour compliquer l’affaire, la baronne en personne vient chez Lucette pour lui demander de se produire au mariage de sa fille !
S’ajoute à cela l’arrivée du général Irrigua, amoureux – intransigeant et déterminé – de Lucette, de Gontran de Chenneviette ex compagnon de cette dernière, de Bouzin, clerc de notaire et auteur de chansons déplorables…
Fernand de Bois-d’Enghien réussira-t-il à se tirer de ce mauvais pas sans y laisser trop de plumes d’autant que sa « promise » ne semble pas tellement acquise à cette union…
Bref vous l’aurez compris on est en plein dans l’univers de Feydeau avec quiproquos, situations rocambolesques et doubles- jeu.
Les comédiens s’emparent de la pièce avec brio et sont tous très drôles !
Les personnages masculins
Qu’il s’agisse d’Irrigua, General sud Américain prêt à éliminer tout rival éventuel, d’Ignace de Fontanet, ami commun à l’haleine fétide, de Fernand de Bois-d’Enghien ou des autres, ils parviennent tous à adopter la juste interprétation pour que le public s’esclaffe à chacune de leurs reparties.
Les personnages féminins, des rôles à double niveau de lecture
Il est clair que les femmes de cette pièce – et plus particulièrement Lucette et Viviane – tout en étant aussi drôles que leurs partenaires masculins, sont davantage détentrices d’un message implicite quant à une évolution des idées et des mœurs.
Le metteur en scène Joel Coté le précise d’ailleurs en note d’intention «[…] en revisitant ce classique de Feydeau, l’idée première était de révéler l’incroyable modernité des personnages féminins »
Et il suffit d’écouter le dialogue entre la baronne Duverger et sa fille Viviane à propos du mariage pour en être convaincu,
La transposition de l’intrigue dans les années 70, un choix très judicieux
En effet, et comme nous le rappelle Joel Coté dans sa note d’intention, cette « époque libertaire et haute en couleurs » est exactement celle qui convient pour accompagner cette évolution des mœurs et des idées.
Et de ce fait , si le public rit et s’amuse beaucoup pendant toute la pièce, les traits de personnalité – que je n’irais pas jusqu’à qualifier de « féministes » mais en tous cas « libérés» – de Viviane et Lucette (qui ont finalement plus de points communs qu’on ne l’aurait cru de prime abord) ne sauraient lui avoir échappé.
Une adaptation originale et novatrice !
Crédits photos: Katia Le Dudal
INFOS PRATIQUES
UN FIL À LA PATTE
D’après l’oeuvre de Georges Feydeau
Par la Compagnie Bob & Agläe
Adaptation et mise en scène Joël Coté
Distribution :
Lucette / Miss Betting : Kathleen Rougier, Patricia Rosinel
Marceline / La Baronne : Christine Felden, Colette Lavollée
Chantal / Vivianne : Elsa Bernard, Noha Dagman
Bois-d’Enghien : Yohann Marchand
Chenneviette / Bouzin : Levent Eker, Régis Forgues
Fontanet / Général : Bertrand Bouclet-Maffre, Olivier Quentel
Dates : Vendredis et samedis (en alternance avec Tailleur Pour Dames de Feydeau)
Vendredi 30/09 à 21h30 et les vendredis 14/10, 28/10, 11/11, 25/11, 9/12 et 23/12 à 19h30
Les samedis 01/10, 15/10, 29/10, 12/11, 26/11 et 10/12 à 19h30
Séances Supplémentaires pendant les vacances de Toussaint les dimanches 30/10 et 6/11 à 19h30
Réservations: 01.55.42.92.97 comediesaintmichel.fr