En art, chaque événement a son histoire et chaque histoire puise ses racines dans un environnement économique, social et artistique. » G. Xuriguera

L’exposition finale « MUE », un événement collectif initié par Quai 36.

Art moderne, art contemporain, et arts plastiques et vivants s’y retrouvent.

Anti-Camera Obscura de Maurice Renoma

Maurice Renoma introduit ses créations dans ce lieu historiquement culturel et y investit la Chapelle, en présentant notamment sa Cène Punk.

À travers cette exposition, c’est le concept de surconsommation qui est mis en exergue. Avec bien évidemment, ce langage hyperréaliste et caustique qui est la signature de l’artiste.

Le point central de cette expérience artistique…

Une table orgiaque, fruit des excès de la société capitaliste. Perdition pour les sens au premier abord, elle ressemble de plus près à un tableau apocalyptique : la décomposition transforme l’abondance en ordure et le plastique devient le symbole d’une modernité décadente.

Maurice Renoma offre à l’observateur une perspective inhabituelle, sa propre vision déformée, absurde et décalée de la contemporanéité : les murs adjacents à la table reflètent et amplifient ses obsessions sous forme de projections et d’images qui relèvent des songes, des pulsions et des fantômes de l’être humain.

En conférant à la table le statut d’œuvre d’art, Maurice Renoma va au-delà de la logique du détournement du sens.

Il nous rappelle que la création est toujours multiple et imprévisible, poétique et brutale. L’espace ainsi scénographié par un imaginaire fertile et immersif nous rappelle l’interaction entre le désir et la peur, la perméabilité entre le rationnel et le mystère, la cohabitation entre l’humain et le monstre.

Renversant le principe de fonctionnement d’une chambre noire, Maurice Renoma utilise les éléments naturels comme instrument optique afin de déconstruire la photographie. Dans cette projection, l’eau et le feu se substituent à la lumière et détruisent les images, qui se transforment en matière artistique à modeler.

Maurice Renoma Serie songes et mystères 045

L’artiste se confronte ainsi à l’expérience de la matière photographique et à sa réappropriation, à sa réutilisation en tant qu’élément recyclable à l’époque de la surconsommation.
Suivant la logique pour laquelle les objets réfléchissent la lumière dans toutes les directions, Maurice Renoma conçoit une projection recevant les influences issues des œuvres alentour et s’appropriant l’atmosphère de l’espace dans lequel elle est insérée.

La vue qui en dérive est très proche de la vision humaine dans une société en décadence : l’image est flottante et la matière est brûlée. Les songes, les pulsions et les fantômes de l’être humain sont inversés et renversés dans leurs propos, comme les images sur l’écran résultant d’une chambre obscure.
Le format choisi pour la vidéo est de 1:1 : ce standard des débuts du cinéma et utilisé pour la communication des réseaux sociaux vient resserrer l’attention sur les personnages et s’impose comme un véritable choix esthétique, porteur de figures rhétoriques telles que la répétition pour représenter l’obsession et l’intime.

Photo Maurice Renoma mystère 010

« Les meilleures photographies sont souvent des accidents. » Maurice Renoma

Le parcours de Maurice Renoma se présente comme une suite continue d’expériences et de productions visuelles sur des supports différents. Il passe de l’argentique au numérique, du noir et blanc à la couleur, du nu au paysage et à la nature morte. Il enregistre des images et quelque temps plus tard, les retravaille sur un écran, les remonte, les recycle. Ses images sont toujours prêtes à revivre dans un autre contexte, à subir un traitement qui en change la nature et la forme, étant conçues comme de la matière à modeler.

Farouchement indépendant, Maurice Renoma cultive une image brute bien à lui, qui propose une mythologie du corps et de ce qui l’entoure. Il s’agit de donner forme à l’intime loin des codes de la représentation classique, d’où l’hybridation qui parcourt son œuvre et la mise en application de modes de figuration singuliers. Supports et sujets reflètent les pulsions et les obsessions de la société contemporaine, à l’époque de la consommation rapide où toute réalité rentre dans le domaine du jetable.

Infos pratiques

EXPOSITION FINALE
MUE
À MORPHO par Quai 36

8 JANVIER – 12 FÉVRIER 2022
ESPACE MORPHO SAINT-OUEN
33 BOULEVARD VICTOR HUGO, 93400 SAINT-OUEN


Les artistes résidents:
Josué Comoe, Craps, Samuel Fasse, Mathieu Merlet Briand, Philippe Ramuz, Valerio Vincenzo et Collectif Eaux Fortes composé de :
Céline Fantino, Beya Gille Gacha, Cléophée Moser, Hoäng Nguyên Lê.
Les artistes invités:
Quentin DMR, John Fou, Hobz, Fred Kleinberg, L’Outsider, Ojan, Lisa Renberg, Sérapis, Jeanne Varaldi, Vastrini.
L’installation «Anti Camera Obscura» par Maurice Renoma.
Le projet e/lAboRaTory «Cas d’Havre Exquis» avec: Arnaud Cohen, Danielle Gutman, Elisabeth Lincot et Séverine Assouline.

Toutes les informations complémentaires (tarifs, horaires…) sur le site Morpho par Quai 36