Ana Maria Bamberger nous a habitués à de belles pièces (Une nuit entière, Le Paradoxe du désir, Belvédère)!
Cette fois, c’est chez Anton qu’elle nous invite.
Chez lui ? Ou … dans son esprit de dramaturge ?
Le pitch : Anton n’a que quelques heures pour boucler sa pièce car la date de la lecture tant attendue pour que sa pièce soit jouée sur la scène du théâtre de ses rêves a été avancée…
Et à la grande surprise de ce personnage déjà aux prises avec ses propres galères, des visiteurs improbables et envahissants débarquent. Visiteurs qui, évidemment, vont perturber le cours de sa journée.
Mais contre toute attente…
Ce tumulte, bien que chaotique, sera la révélation que l’inattendu peut parfois devenir source d’inspiration.
Le texte
Avec une verve pétillante et un sens aiguisé du dialogue, Ana Maria Bamberger invite le public à emprunter le pont suspendu qui lie réalité et imaginaire…
Une expérience jouissive!
Quel impact peut avoir l’instant présent, avec ses imprévus, sur nos pensées profondes et d’ailleurs ne serait-ce pas plutôt l’inverse, autrement dit nos pensées profondes qui impacteraient notre réalité …???
La distribution
Au cœur de ce passionnant désordre, les comédiens de Carpe Diem s’en donnent à cœur joie …!!!
Et nous fascinent d’autant plus que l’on ne sait absolument pas où ils vont! Et encore moins où ils nous mènent !
Une mise en scène rythmée
Anais Alric, par sa mise en scène – et aussi par les décors qu’elle a elle-«même réalisés – instaurer un univers qui oscille entre le réel et l’absurde.
Les actions s’enchaînent si vite – en étant extrêmement drôles de surcroît- qu’elles induisent , chez le spectateur une foule de questions…
Dans sa note d’intention, Anaïs Alric explique avoir été frappée à la lecture du texte, par le rythme échevelé de la pièce et la complexité des personnages.
Et de ce fait, sa proposition scénique est conçue comme un tourbillon d’événements ininterrompus. Les interruptions incessantes, ( qu’il s’agisse du téléphone, de la sonnette de la porte d’entrée ou de l’intrusion de personnages tels que Pique, Louise ou Marilou) concoctent un tempo soutenu qui maintient le spectateur en haleine.
Chaque entrée d’un personnage est une ponctuation qui enrichit la structure narrative.
Une distribution parfaitement choisie
Owen Doyle (Anton), Laurent Clément(Pique), Maxime-Lior Windisch (Marilou) et Anaïs Alric (Louise), sont tout simplement excellents!
Une mention spéciale pour Maxime-Lior Windisch, qui incarne Marilou avec une verve et une présence scénique exceptionnelles. Son talent à jongler entre fausse ingénue et manipulatrice, confère une présence particulière à son personnage.
De même, Laurent Clément, dans le rôle de Pique, s’avère convaincant, apportant une série de nuances à son interprétation et rendant son personnage totalement inclassable. (On se demande tout au long de la pièce QUI il est réellement…)
L’œuvre est dynamisée par les interactions des quatre comédiens qui incarnent parfaitement leurs personnages.
Navigant avec brio entre humour et une pointe de surréalisme, Carpe Diem est une pièce unique … et tellement surprenante!
Entre le texte où Ana Maria Gamberger distille l’humour à chaque phrase, la mise en scène tonitruante d’Anais Alric qui met en lumière le talent des 4 comédiens, on peut indéniablement affirmer que cette création est une vraie pépite…
… que je vous recommande vivement !
Un grand merci à l’attachée de presse Dominique Lhotte qui nous a invités à la découvrir.
INFOS PRATIQUES
CARPE DIEM
Auteur : Ana-Maria Bamberger
Théâtre Le Funambule Montmartre, Paris
du 22 mars au 4 mai 2025, le samedi à 17h, le dimanche à 16h
Avec : Owen Doyle, Laurent Clément, Maxime-Lior Windisch, Anais Alric
Mise en scène et scénographie : Anais Alric
Production : Compagnie ROMY, Magus Theatre Productions
