Sitor Senghor a le chic pour nous présenter des artistes dont les oeuvres ne sont pas uniquement belles mais qui ont cette originalité qui fait toute la différence.
Après nous avoir permis, l’an dernier, de découvrir les créations aux fils de coton rouge de Lucas Weinachter, c’est dans le même sublime écrin, le 6 Mandel, à deux pas de la place du Trocadéro, que le galeriste associé à la Galerie Nathalie Béreau nous présente une exposition collective.
4 artistes se partagent les 3 étages du 6 Mandel.
Il s’agit de Colette Grandgérard, Ernest Dükü, Emmanuelle Pérat et Lucas Weinachter.
Tous expriment leur art par des techniques très différentes: l’une utilise l’aquarelle, l’autre sculpte le bronze, le verre et le bois, le troisième mélange dessin et de fils de coton pour créer des oeuvres d’un genre unique, tandis que le dernier dessine lui aussi.
Ces 4 artistes vont se retrouver réunis ici par la thématique de l’évocation du corps … dans tous ses états.
La première, Colette Grandgérard expérimente la technique du bronze à la cire perdue qu’elle associe à la pâte de verre.
Colette Grandgérard évolue entre la France et le Bénin.
Son statut de « yovo » (blanche) lui a permis de se faire accepter dans une fonderie au Bénin et surtout de finalement accéder à un métier en principe réservé aux hommes.
Elle s’installe donc pour de longues périodes à Abomey aux côtés des bronziers dont elle partage le rythme de travail.
Depuis 2010, elle associe à ses oeuvres la pâte de verre qu’elle réalise en France…
Le résultat de l’association des personnages sculptés dans le bronze et de ces formes en pâte de verre est juste sublime!
Voyez plutôt:
En entrant au 6 Mandel, le visiteur est accueilli par cette forêt d’aiguilles suspendues plafond. Ce sont de longues aiguilles en bois (car Colette Grandgérard travaille aussi le bois), en bronze ou en cristal qui répondent joliment à l’oeuvre de Lucas Weinachter accrochée au mur.
Quelle meilleure transition que ces aiguilles géantes pour présenter les oeuvres du second artiste,
Lucas Weinachter dont nous avions déjà eu le plaisir de découvrir le travail il y a un peu moins d’un an déjà.
Lucas Weinachter, est un artiste français ancien élève des Beaux Arts et formé à l’Atelier de peinture Velickovic. Il vit et travaille à Paris.
Le troisième artiste, Ernest Dükü, né en 1958 en Côte d’Ivoire, vit et travaille aujourd’hui entre Paris et Abidjan.
Artiste plasticien, Ernest Dükü produit aussi bien des tableaux que des dessins ou des sculptures. Ce sont ses dessins qui aujourd’hui nous sont présentés. Des dessins magnifiés par le contraste entre la couleur blanche du dessin et le fond de Canson noir…
J’aime beaucoup ce qu’il fait!
La quatrième et dernière artiste, Emmanuelle Pérat, née à Toulouse en 1970, vit et travaille en France. Diplômée de l’Ecole des Beaux Arts de Paris, elle expose depuis 1995 et a remporté de nombreux prix.
J’ai moins « accroché » en ce qui concerne ses dessins mais cela n’engage que moi et comme a coutume de dire, « des goûts et des couleurs … »
L’exposition A corps retrouvés se tient jusqu’au 3 février au 6 Mandel et je vous invite vivement à aller la découvrir.