UN RÉGAL !
C’est l’histoire de deux amis d’enfance… Philippe est un restaurateur, casé, bon père de famille. Bruno est un peu dragueur sur les bords « parce qu’il n’a jamais vraiment trouvé l’amour » mais le coeur sur la main.
Ils sont amis. Enfin plus que ça: ils s’aiment vraiment. « À la vie à la mort « (comme on disait autrefois..)
Ils ont tout partagé, les épisodes de leur vie se rejoignent, ils ont souvent dragué les mêmes filles, d’ailleurs la femme de Philippe aurait très bien pu avoir épousé Bruno …(ça va vous suivez toujours ?)… bref en un mot : ce sont de vrais amis.
Et nos deux amis ont un rituel plutôt sympa:
Ils se retrouvent environ une fois par mois autour de pâtes à l’ail et d’une bonne bouteille pour « refaire le monde » comme on dit…
Mais aujourd’hui, c’est une soirée un peu spéciale qui se profile (et bien loin de celle prévue par Bruno…)
Je ne vous en dirai pas plus sauf que … Cette pièce est incontournable!
Bruno Gaccio, Philippe Giangreco et de Jean-Carol Larrivé (à la mise en scène) réussissent le challenge extrême: traiter un sujet particulièrement douloureux en l’incorporant … à une comédie!
Fallait le faire quand même ! Eh bien ils l’ont fait !
J’ai eu le plaisir d’en parler avec eux juste après la deuxième représentation.
Ils sont identiques à leurs personnages, c’est-à-dire, sympathiques, sans prise de tête, et surtout très sincères.
Ils ont donc accepté en toute simplicité, de répondre à mes questions…
Z.P. Comment vous est venu l’idée de cette pièce? Pourquoi ce sujet et surtout ce sujet dans une comédie ?
Ph. G: « On est amis depuis 60 ans tout comme le sont nos personnages. On a commencé à réfléchir et on s’est posé la question suivante: « Qu’est ce qu’on peut demander par amitié et qu’est ce que l’autre peut accepter ? »
B.G : On a 60 piges et ce sont des préoccupations qui commencent à arriver entre 50 et 60 ans, et moi je fais partie de la DMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité ). C’est quelque chose qui me préoccupe parce que j’ai vécu ça dans ma famille… La question est « qu’est-ce qu’on peut faire pour quelqu’un qui va mourir ?
Si un ami vous dit « je ne veux pas vivre la déchéance, aide-moi! », comment réagit l’autre?
Z.P: Sujet extrêmement délicat en effet. On passe du rire à l’émotion extrême…
B.G : En fait le public n’est pas dans le rire où les gens s’esclaffent, il y a des moments qui les gênent le rire vient pour libérer quelque chose…
Z.P: … Forcément puisque c’est un sujet qui nous parle à tous de plus ou moins près et à plus ou moins long terme et du coup vous décidez de monter cette pièce et à partir du moment où vous en avez parlé tous les deux, c’est décidé vous vous lancez ? (NDLR: Il y a quand même presque 30 ans que Bruno n’est pas remonté sur scène…)
Ph. G: On en a parlé pendant longtemps et puis dès que Jean-Carol (NDLR. le metteur en scène de la pièce) est arrivé ça a été très vite…
Z.P : Vous aviez juste besoin de quelqu’un qui vous booster?
B.G : … oui, c’est-à-dire que nous, on est deux gros fainéants et lui on ne le connaît « que » depuis 35 ans, c’est un petit jeune dans la relation…donc dès qu’il est arrivé, après ça a été vite, environ deux mois 1/2 .
Jean-Carol Larrive metteur en scène des Pâtes à l’ail précise: « Avec Philippe et Bruno, nous avons donc construit une histoire d’amitié, avec celle qui nous lie dans la vraie vie, autour du sujet le plus grave de l’existence, parce qu’inéluctable : la mort. Le mot ne devrait pas être écrit, il fait peur.
C’est aussi le pari des Pâtes à L’Aïl : droit dans les yeux la regarder.. et lui dire de repasser plus tard. Parler de la mort, c’est vital pour tous.
Après les représentations Lyonnaises, on sait qu’on a écrit une pièce qui fait beaucoup rire mais qui n’est pas drôle.
Congédier le tragique de la vie par un éclat de rire, c’est classique, c’est ambitieux et c’est le sujet des Pâtes à L’Aïl. »
B.G: Nous on a l’avantage d’avoir une complicité de 60 ans…C’est très difficile pour deux acteurs qui se rencontrent à un casting Ceci dit, il y a des mecs qui se connaissent depuis 60 ans et sur scène ça ne passe pas du tout …
P.G: : Mais vous visiblement ce n’est pas le cas! On peut vouloir « jouer » la complicité … mais nous comme on ne joue pas …
B.G : Ah oui ça c’est vrai, on ne joue pas …
Ph. G : Il y a un mec qui est venu hier soir à la première, un copain à nous qui nous dit « je viens vous voir mais moi le théâtre j’y connais rien… » on lui a répondu « ça tombe bien, nous non plus! »
Z.P: En fait si je comprends bien Les Pâtes à l’ail, c’est la vraie vie retranscrite en pièce de théâtre. Mais alors pourquoi le théâtre au lieu …du cinéma par exemple?
Ph.G: Parce qu’on vient quand même de cet univers. Bruno il a joué il y a longtemps à Lyon ensuite moi j’ai monté ma boîte de Prod. lui il a fait ses trucs à Canal et comme là on était tous les deux libres on s’est dit « Tiens si on faisait quelque chose de chouette avant notre retraite? »
Z.P: Et vous avez d’autres projets dans les tuyaux ?
B.G et Ph. G: On a déjà écrit une adaptation de cette pièce – exactement la même – pour des femmes. On voulait même la jouer en alternance …. et dans un second temps se mélanger ( rires) non je plaisante!
Z.P: Et vous êtes comme ça dans la vraie vie ?
Ph. G: À peu près, sauf que contrairement à son rôle dans la pièce, Bruno est marié et fidèle … Moi j’ai trois enfants, deux petits-enfants
B.G: Moi j’ai aussi 3 enfants et deux petits enfants…
Z.P : Un petit mot pour finir?
Ph. G: Les gens rient et sont émus et ça nous fait vraiment plaisir… J’ai toujours dit « on peut nous accuser de mal jouer mais pas de ne pas être sincères »…
Il se trouve que non seulement Bruno Gaccio et Philippe Giangreco sont sincères mais qu’en plus ils jouent très bien. On passe vraiment un excellent moment!
Bravo messieurs, surtout ne changez rien !
INFOS PRATIQUES
LES PÂTES À L’AIL
de Bruno GACCIO, Philippe GIANGRECO, Jean-Carol LARRIVÉ
Mise en scène JEAN-CAROL LARRIVÉ
Avec Bruno GACCIO et Philippe GIANGRECO
Créateur Lumière: Philippe HATTE- Scénographie : Patrick FARRU
Durée : 1H 15
Théâtre de la Scène parisienne
34 rue Richer – 75009 Paris
Du jeudi au samedi à 19h00
du 3 octobre au 31 décembre 2019.
Réservations ICI ou par tél. 01.40.41.00.00
Crédits photos : ©Aurore Vinot et ©zenitudeprofondelemag.com
[…] par un texte et une mise en scène bourrés d’humour… (un peu comme l’était celle-ci mais dans un tout autre […]
J’ai adoré cette pièce également. Ils sont formidables sur scène tous les deux.
Waooooo cela donne vraiment envie d aller voir la pièce gros bisous
Il faut y aller! C’est vraiment une pièce « vraie » qui arrive à être émouvante et néanmoins pleine de pointes d’ humour!!!
Tu vas bien aimer je pense …(et à propos merci pour les infos que tu m’as données « vite fait »…) 😉