Au lendemain de la disparition de Jacques Chirac, nous publions en guise d’hommage cet article consacré aux 20 ans de ce fabuleux Musée dont il fut l’instigateur.
Pour ses 20 ans le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac a programmé une exposition sensationnelle !
Quelques chiffres : Le musée n’ouvre qu’en 2006 mais dès 1998 il met en place un fonds documentaire et artistique.
Il hérite, dès sa création, des collections du Musée de l’Homme et du Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, elles-mêmes héritières d’œuvres entrées dans les collections nationales dès la fin du 16e siècle, pour les plus anciennes.
Le musée du quai Branly – Jacques Chirac est le garant d’une longue histoire, retracée au sein de l’exposition pour mieux comprendre d’où vient sa collection.
Dans cette exposition, plus de 500 œuvres sont présentées parmi les 77 000 œuvres collectées, souvent grâce à des dons.
L’importance de cette exposition est axée sur le devoir de mémoire. Il s’agit surtout de comprendre comment les civilisations ont transmis un héritage culturel et quel est son impact aujourd’hui.
Entrons dans cette exposition et prenons le temps d’analyser cette frise chronologique qui permet de comprendre comment ont été constituées les collections.
- 16ème – 18ème siècle : cabinets de curiosité et collections royales
- Fin du 18ème siècle : la Révolution Française et la création d’un patrimoine national
- 19ème siècle : Les collections extra-occidentales dans les musées nationaux
- Fin du 19ème 20ème siècle : Le temps des musées d’ethnographie
- Deuxième moitié du 20ème siècle : Des musées des colonies au premier musée des arts extra-occidentaux
- 21ème siècle : Le musée du quai Branly–Jacques Chirac et sa politique d’acquisition
Une fois ces repérages effectués, on se rend compte qu’on va découvrir des collections d’un impact considérable.
Dans la première partie, sont évoqués les grands axes d’enrichissement…
En effet, le Musée Quai-Branly Jacques Chirac a, pour la première fois en 20 ans déroulé les fils d’une politique d’acquisition. Le Musée propose un discours inédit sur la constitution des savoirs autour d’une collection. Le parcours, pédagogique, présente les enjeux éthiques et juridiques à l’œuvre dans le processus d’acquisition et la part d’humain, de subjectivité qui l’accompagne.
Ce sont de nombreux objets qui mettent en avant les nombreuses études ethnographiques…
Images de voyages et d’expéditions, objets des collections d’artistes et d’intellectuels qui ont contribué
à la reconnaissance des arts extra-européens – Apollinaire, Matisse, Lévi-Strauss entre autres – documents d’archive, peintures et photographies contemporaines…
Du coup, on découvre les collections d’Apollinaire, Matisse, Lévy-strauss et bien d’autres …
La parole est donnée aux conservateurs et professionnels de l’univers muséal ; des multimédias retracent les différentes étapes qui jalonnent la vie d’une œuvre – de sa présentation en commission à son entrée dans les collections, en passant par les analyses scientifiques.
L’exposition aborde donc ce que le public ne peut d’ordinaire jamais voir, les rouages d’une institution, les métiers qui la compose, le travail de femmes et d’hommes qui œuvrent dans l’ombre.
En immersion, le visiteur découvre ici les coulisses d’un musée ; il est amené à le regarder autrement.
20 ans envisage les collections nationales comme un ensemble vivant, un héritage en mouvement. Garant de ce patrimoine actif, le musée du quai Branly–Jacques Chirac ouvre ici une réflexion critique sur le propre mode d’élaboration de sa collection et de fait, interroge son essence même, questionne ce que doit être son rôle à l’aube du 21e siècle.
De nombreuses étoffes sont présentes dans l’exposition et font appel aux inspirations des artistes qui se plongeaient volontiers dans la recherche de l’espace et du décoratif.
Matisse par exemple s’est beaucoup inspiré de motifs textiles dans ses propres œuvres.
Nous découvrons ensuite la révolution photographie du 19ème siècle.
Un nouveau procédé mettant en avant de nombreuses techniques exploitées par les américains et les asiatiques et montrant pour la première fois des paysages inconnus comme par exemple le Machu Picchu au Pérou.
Toutes ces découvertes montrent l’essor de récits de voyages et sont utiles aux bibliothèques du monde entier.
Autre pièce, autre ambiance : les collections d’ensemble
C’est pour montrer avant tout le travail des collectionneurs et des scientifiques pour illustrer des savoirs en lien avec des techniques, des typologies d’objets ou même de thématique. On peut découvrir ainsi des collections de coiffe avec des plumes mais aussi des objets chamaniques qui témoignent des différentes coutumes ancestrales ou bien un ensemble de cabales pour montrer l’artisanat et le savoir-faire.
Savoir faire mis en avant par la grande partie consacrée au Textile, costumes, accessoires, parures et bijoux. Tout ces joyaux et ornements des différentes contrées du monde démontrent une précision de l’artisanat dans la transmission et la découverte de matières peut être disparues maintenant car ce sont souvent des vêtements qui n’ont ni été portés ni produits.
Parmi l’ensemble de costumes présentés, l’un des axes d’acquisition concerne les minorités culturelles telles que les Kurdes pour le Proche-Orient, ou encore les cultures Aïnou et Miao pour l’Asie.
Une galerie de mannequins fait voisiner les continents et les cultures et permet au visiteur de prendre conscience de la grande diversité des matières, des techniques mais aussi des usages prêtés au vêtement dans ces différentes sociétés.
La plupart sont portés dans un cadre exceptionnel, lors de fêtes ou d’événements rythmant la vie sociale. L’intérêt de ces costumes tient aussi à leur rareté, (comme le spectaculaire manteau en peau de renne sibérien que vous pouvez voir ci-dessous), rare exemple de ces vêtements qui aujourd’hui ne sont plus ni portés ni produits.
Un gros travail a été mis en avant : la valorisation et la conservation du patrimoine.
Tout au long de l’exposition, des vidéos sont retransmises à propos d’un employé du musée et de sa fonction. Une manière de rendre hommage à ceux qui travaillent les archives et la mise en valeur de pièces uniques.
Une partie de la collection est consacrée au temps présent : la photographie moderne africaine, les polémiques raciales (racisme, blackface…), les œuvres d’art contemporaines, la musique d’aujourd’hui…
Une partie extrêmement bien documentée mais que j’ai trouvée mal positionnée « scénographique-ment » parlant car on tombe ensuite sur…
Les œuvres majeures de la collection
La présentation de chefs-d’œuvres des collections du musée clôt le parcours en apothéose et dévoile sous forme métaphorique ce que sont en réalité un musée et une exposition : une sélection d’œuvres, une anthologie, parmi les milliers de pièces qui constituent la collection nationale.
Il est très rare qu’une exposition m’éblouisse à ce point par un final aussi magnifique.
Personnellement, je tiens à rendre hommage à Jacques Chirac qui a très fortement contribué à l’essor de ce musée et de ces collections.
L’ouverture de cette exposition a précédé de deux jours la mort de l’ancien Président. Sa vie, son patrimoine: Son musée, ses œuvres…émotion extrême…
20 ANS
MUSÉE DU QUAI BRANLY JACQUES CHIRAC
37, quai Branly 75007, Paris
218, rue de l’Université 75007, Paris
Métro : ligne 9 – station Alma-Marceau (traverser le Pont de l’Alma).
RER C : la station « Pont de l’Alma » est fermée jusqu’au 25 août 2019.
La station la plus proche est « Champ de Mars – tour Eiffel ». Bus:42-63-7280–92
Navette fluviale : arrêt tour Eiffel (Batobus, Bateaux Parisiens, Vedettes de Paris).
En voiture : parking payant accessible depuis le 25 quai Branly.
Exposition Galerie Jardin
Du 24 septembre 2019 au 26 janvier 2020
Réservations ICI
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