La Galerie Orbis pictus expose, depuis le 5 novembre, le travail iconique de Jean Saudek, l’un des derniers grands photographes tchèques vivants.

© Jan Saudek
photo Fabrice Lindor

Après l’exposition Prague-Paris, l’avant-garde tchèque à Paris, la rétrospective Saudek clôturera le cycle tchèque de la galerie décidé par ses directeurs à Prague en correspondance avec l’actualité parisienne du printemps dernier (avec notamment la grande exposition Toyen au musée d’Art moderne de la Ville de Paris.)

Beauté. Laideur. Beauté dans la laideur. Grâce. Abattement. Amour. Érotisme. Brillance.

Misère. Espoir. Déception. Joie. Tristesse. Force des femmes et faiblesse des hommes.

Faiblesse des femmes et force des hommes. Lutte éternelle. Amertume. Evolution. Temps. Vie…

© Jan Saudek

Autant de mots qui s’appliquent à la photographie de Jan Saudek, cet homme adulé et détesté, acclamé et controversé, un octogénaire toujours vert. réécrivant et réinventant sa vie à loisir.

Pour sa dernière compagne Pavlina Hodkova avec qui l’exposition a été conçue. Saudek a méthodiquement documenté sa vie avec ses photographies. Comme il le dit sans détour.

Saudek a toute sa vie convoité et aimé les femmes…

© Jan Saudek Autoportrait

Sa vie a été remplie de rêve, de passion, de désir, de plaisir…

Créant librement à Prague dans un contexte politique difficile. Saudek a d’abord célébré jusqu’aux années 1970 la famille humaine (paternité, maternité, enfance et adolescence), pour traiter ensuite – non sans ironie et cynisme – dans les années 1980, les oppositions plus provocantes d’amour-haine, de vérité-mensonge, de jeunesse-vieillesse ou encore de beauté-laideur.

Destinée descend à la rivière, emmenant deux enfants innocents, 1970
21 x 47 cm
3500 €

Balayant les critiques de perversité il garde sa liberté de création avec toutes les nuances d’émotions mais aussi les vices. les sombres convoitises. les obsessions et la violence de l’ame humaine.

« Saudek […) est terriblement moderne et provocateur .

Il aime la farce et les comics américains. […)

Il évite le joli, le douceâtre, la beauté conventionnelle. Il revient toujours au corps. il en accepte et en célèbre la trivialite, l’obscénité, en somme la réalité » écrivait Jean-François Chevier en 1983.

C’est ce que nous sommes invités à découvrir ou redécouvrir à la galerie Orbis pictus avec une importante sélection d’œuvres, de purs tirages argentiques souvent rehaussés d’encres aux singulières couleurs par la main de l’artiste-photographe.

Toutes les œuvres proviennent de la collection personnelle de l’artiste, sont signées de sa main et certifiées par son avocat.

INFOS PRATIQUES

Galerie Orbis pictus
7, rue de Thorigny, 75003 Paris
mardi – samedi / 11h – 19h
Tuesday – Saturday / 11am – 7pm

La galerie sera fermée du 24 décembre au 4 janvier 2023.