APRÈS L’AMOUR, LA COMÉDIE DOUCE AMÈRE DE DANIEL SOULIER AU THÉO THÉÂTRE

après l'amour

Dépêchez-vous d’y aller, les dernières représentations ont lieu cette semaine!

Et de vous à moi, ce serait dommage de manquer cette jolie pièce aux allures vintage qui vous transporte dans la France d’il y a … une cinquantaine d’années.

Dans la cuisine en formica jaune, voici qu’arrive le premier téléphone (non, il ne s’agit pas d’un portable voyons mais du fixe!) Cet objet étrange qui faisait intrusion dans les foyers étant à l’époque l’objet de toutes les suspicions…)

Et puis on parle aussi de Pompidou (les plus jeunes iront probablement discrètement questionner Google pour avoir des précisions sur celui-là…)

Et finalement ce décor et cette atmosphère désuète mettent surtout en valeur le jeu de deux comédiens tout simplement exceptionnels.

Un village comme il en existe dans toutes les régions de France. Jeanne (Elisa Perrot) et Henri (Philippe Develay) sont à la retraite. Jeanne se plaint tout le temps, du temps qu’il fait, d’Henri son communiste de mari qui est trop mou… bref de sa vie en général.

Jeanne (Elisa Perrot) et Henri (Philippe Develay)-zenitudeprofondelemag.com
Jeanne (Elisa Perrot) et Henri (Philippe Develay)

Face à elle Henri qui ma foi serait satisfait de sa vie si Jeanne ne passait pas son temps à lui faire mille reproches et à le rendre responsable de tout ce qui arrive…

Et il faudra un évènement – pas extraordinaire mais de ceux qui font réfléchir – pour que Jeanne réalise que finalement ils s’aiment et que leur vie à tous les deux n’est pas si pénible que ça!

Jeanne (Elisa Perrot) et Henri (Philippe Develay) Photo Prod.

Pourquoi j’ai beaucoup aimé cette pièce ?

D’abord pour son côté vintage. Nous sommes dans la cuisine de ce couple de la France des années 50/60 et on a l’impression de les avoir connus. Ce sont exactement les mêmes que nos grands-parents. Et forcément, on les regarde avec une certaine affection. Et même les réflexions désobligeantes de Jeanne envers Henri ne parviennent pas à la rendre aussi odieuse que ça.

https://youtu.be/rCmjLt5FDpw

Pour la mise en scène (de Simon Cadranel) qui rend la pièce extrêmement vraie. On n’a aucun mal à se glisser, telle une petite souris, dans le quotidien de ces deux-là.

Et enfin pour le jeu des deux comédiens ! Des pointures ! Quand on les voit sur scène on a vraiment l’impression qu’ils SONT ce couple des années 60 ! Tout le talent des vrais comédiens réside dans cette capacité à se glisser dans la peau de leur personnage, non ? Et dans cet exercice, Elisa Perrot et Philippe Develay font des prouesses !

D’ailleurs Elisa Perrot – initiatrice du spectacle – nous confie :
« J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette pièce à l’écriture incisive, originale, inattendue, jamais banale. On pourrait croire qu’il s’agit d’une simple comédie sociale aux dialogues drôles, parfois absurdes. « Après l’Amour » est tellement plus.…[…] Comment ne pas être émue par ce beau texte qui nous renvoie avec cruauté parfois et tendresse souvent à notre enfance, ou selon notre âge, à celle de nos parents ou grands parents, aux failles, aux maladresses, aux querelles de couples qui ne peuvent se passer l’un de l’autre mais se querellent sans cesse.« 

Parce que cette pièce nous pose, l’air de rien une question essentielle (et existentielle d’ailleurs) : Qu’est ce que le bonheur ?

N’est-ce pas, comme le dit Henri, de profiter de chacun des petits plaisirs que nous donne la vie ? D’apprécier une baguette chaude qui croustille ? De vivre tout simplement le moment présent?

Elisa Perrot et Philippe Develay
©zenitudeprofondelemag.com

Cette pièce est décidément une belle leçon de vie !

Que vous dire de plus ? Si ce n’est que je ne saurais que trop vous inviter à vite réserver vos places car il ne reste plus que quelques représentations au Théo Théâtre. Il serait dommage de louper cette jolie pièce.

Infos pratiques

APRÈS L’AMOUR

de Daniel Soulier 
Avec : Elisa PerrotPhilippe Develay
Mise en scène : Simon Cadranel 

Prochaines représentations Mercredi 27 et Vendredi 29 Avril à 19h30

Théo Théâtre
20 rue Théodore Deck
75015   Paris 

RESERVATIONS ICI

À PROPOS DE L’ÉQUIPE ARTISTIQUE

DANIEL SOULIER (L’AUTEUR)

Daniel Soulier est né à Bellac en Haute-Vienne.Il est d’abord conducteur de locomotives à la SNCF, tout en participant aux activités du Centre Théâtral Limousin. Il fait ses débuts d’acteur à Paris au Théâtre de la Liberté. Il rencontre Antoine Vitez avec qui il travaille au Théâtre des Quartiers d’Ivry puis au Théâtre de Chaillot.

Tout en continuant sa carrière d’acteur, Daniel Soulier devient également metteur en scène et marionnettiste. Il fonde la Compagnie Soulier-Fabre, installée en Afrique subsaharienne. Il écrit sa première pièce, « Après l’amour », en 1989. Jean-Christian Grinevald la met en scène au
Théâtre national de Chaillot en 1991. Elle est récompensée par le prix Nouveaux talents de la SACD en 1992.
On lui doit également « Bernard est mort », « Les Chutes du Zambèze », montée par Jean-Christian Grinevald à Chaillot en 1995, « Rue des Soucis », « La Veuve et le Grillon » et «L’Audition», « Dionysos », « Clownesque » et « Les Punaises »….

SIMON CADRANEL – METTEUR EN SCÈNE

Simon Cadranel découvre le jeu dans des troupes de théâtre, le soir après ses cours. Il poursuit sa formation au Cours Florent. En sortant, il s’essaie à
la mise en scène avec Tèb Eh Ok, une création jouée au Liban, et au rôle d’assistant en rejoignant le projet Les Marrons, création autour de l’univers de Buster Keaton. Il continue à jouer sur scène à Avignon et Paris dans Il ne faut jurer de rien, et Toc ! et dans des appartements avec un montage de textes intitulé Happy End.
À cette époque il rencontre le Compagnie la Rumeur et son metteur en scène Patrice Bigel. Depuis il travaille régulièrement avec l’équipe en tant que comédien (Déjà la fin?, L’Histoire du soldat, Dieu est un DJ) et en tant qu’intervenant metteur en scène dans des ateliers avec des groupes d’étudiants )
Il joue aussi dans plusieurs courts métrages (Négligés, La Saucisse de trop, Dignité(s)).

LES COMÉDIENS

ELISA PERROT

Après une formation classique au Conservatoire d’Art Dramatique de Dijon, Elisa «monte» à la capitale et enrichit sa palette de comédienne en suivant les Ateliers de l’Actor’s Studio.
Amoureuse des classiques qu’elle interpréta au sein du CDN de Bourgogne avec André Steiger et de la Compagnie Sganarelle à Neuilly, elle découvre et interprètes des pièces contemporaines comme «Le Fils» d’après Christian Ruillier dans une mise en scène de François Rancillac.
Pour la télévision, elle est conseillère municipale dans « Orages d’été », employée de maison dans « Tribunal », ouvreuse de cinéma dans « Lunes de
Miel ». Elle tourne plusieurs fausses pubs de « Les Nuls », pour Groland et dans de nombreux courts métrages et clips.
Au théâtre elle interprète Madame Gonzales dans «Un Macchabée dans la Baignoire » qui affiche complet tous les jours lors du Festival d’Avignon Off 2018 (et en tournée à Marseille, Bayonne en 2019 et 2020), Jacotte dans « Fatalement vôtre ( Festival d’Avignon 2021 au Théâtre les Etoiles), Esther dans « Echec et Mâle » (2 pièces de Katia Verba), Madame Argante dans « Les acteurs de bonne foi » et à la Comédie Saint Michel dans « Une Vieille Affaire» d’Antonella Attanasio du 15 janvier au 14 mars 2020.

PHILIPPE DEVELAY

Philippe Develay, devient comédien dès l’âge de 15 ans, sous la direction d’une comédienne professionnelle Colette Poinsenet, qui l’initie aux « classiques ». En parallèle, Philippe se produit dans les écoles avec une troupe de clowns puis s’essaye à la comédie musicale.
Pensionnaire de la troupe des Korrigans à Guyancourt, sous la houlette de Christian Défié, il joue Goldoni, Shakespeare, Feydeau, Philippe Myniana, Brecht (il interprète le rôle de Mackie dans une adaptation de l’Opéra de 4 sous, Garde à vue (le rôle du notaire, Maître Martinaud), il est Créon dans « Antigone » de Anouilh (mise en scène de Lisa Escudero)…
Changement de registre et des textes très différents avec le Théâtre de Midi (direction Michèle Fouchou – Mars) : Thierry Debroux (Les Cabots Magnifiques), Rémi De Vos (les 3 Ruptures, Alpenstock), Jean Dell (Un stylo dans la tête) et récemment José Ignacio Cabrujas (Soirée culturelle)…

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