Depuis le 16 octobre, le Musée des Arts de l’Asie propose une exposition de toute beauté.
La première depuis la réouverture du musée au Public après 9 mois de rénovation.
Heureusement rien n’a changé et ce joli musée a gardé tout son charme. Chaque fois que j’y assiste à un vernissage (qu’il s’agisse de l’exposition LEE UNGNO ou de celle sur Les Parfums de Chine, évoquant la culture de l’encens au temps des empereurs…), immédiatement après avoir franchi la porte à droite de l’entrée, je suis plongée dans une atmosphère feutrée propice au rêve et au(x) voyage(s) lointain(s).
Et immédiatement je ne suis plus au coeur du 8ème arrondissement de Paris mais déjà partie loin, très loin, en Asie. Plus précisément cette fois c’est au Japon, que je m’en vais parcourir l’une des routes les plus spectaculaires , le Kisokaido.
Voyage sur la route de KisoKaido rassemble plus de 150 estampes japonaises dont certaines sont dévoilées pour la première fois au public.
Le Kisokaido était l’une des 5 voies du réseau routier créé au Japon durant l’époque Tokugawa(1603 – 1868)
Une carte murale détaillant toutes les étapes de la route accueille les visiteurs. Sur cette carte on peut aussi voir la route du Tōkaidō, ce qui donne un aperçu de ces deux grands itinéraires traversant le Japon.
Un parcours rythmé par les différents relais de la route de Kisokaido mais aussi par quelques objets disposés ça et là et en lien avec les 69 relais de cette route : une boîte à calligraphie, un katana, une selle de bataille…
… ou une armure !
La route de Kisokaido reliait Edo (actuelle Tokyo) où le Shogun avait sa résidence, à Kyoto siège de l’empereur.
Contrairement à la route de Tokaido qui longeait la côte (et qui avait fait l’objet d’une exposition à ce même musée au début des années 80), la route de Kisokaido traversait les montagnes. Un itinéraire plus long, plus pittoresque mais aussi plus ardu en raison de 9 cols escarpés.
Entre 1835 et 1838, le Kisokaido fit l’objet d’une série d’estampes réalisées par Eisen (1790 – 1848) et Hiroshige (1797 – 1858). Deux autres séries furent réalisées par Kunisada (1786- 1865) et Kuniyoshi (1797 – 1861).
Une exposition en deux volets
La série des 69 relais de la route de Kisokaido est tout d’abord représentée par les estampes signées par Eisen et Hiroshige. Elle proviennent de l’une des collections les plus belles au monde pour la qualité du tirage, la collection de Georges Leskowicz.
C’est cette première partie qui remporte ma préférence en tous points: thématiques de chacune des estampes, précision du trait, joliesse de l’ensemble des dessins… en un mot cette première partie est sublime!
Ensuite, dans la deuxième partie du parcours, ce sont les oeuvres de Kuniyoshi que découvre le visiteur.
Des oeuvres d’un tout autre genre…
Photo zenitudeprofondelemag.com
Ces dernières – appartenant à l’ancienne collection de Henri Cernuschi (1821 – 1896) sont dévoilées au public pour la première fois. Comme vous pouvez le constater, elles sont plus en résonance avec l’univers du théâtre.
Photo zenitudeprofondelemag.com
Utagawa Kuniyoshi (1797–1861)
Relais n°40. Suhara : Narihira et Dame Nijō 1852, 7e mois
Xylogravure polychrome, format ōban tate-e Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.40
Legs Henri Cernuschi, 1896
Photo zenitudeprofondelemag.com
Quelques mots sur Keisai Eisen, Utagawa Hiroshige et Utagawa Kuniyoshi…
Keisai Eisen (1790-1848) et Utagawa Hiroshige (1797-1858), sont deux figures incontournables de l’art japonais, particulièrement renommés pour leurs estampes gravées sur bois de l’ukiyo-e (littéralement « images du monde flottant »). Eisen commença à réaliser la série des Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō, qui fut achevée par son contemporain Hiroshige.
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), est l’un des maîtres japonais les plus singuliers de l’ukiyo-e. Il reprit le même thème que ses prédécesseurs, avec un angle différent, souvent teinté d’humour. Dans ses créations, l’artiste aborde ainsi le sujet de manière personnelle en s’inspirant de la littérature classique, du théâtre des marionnettes, du kabuki et du nô, ainsi que des légendes du folklore japonais : fantômes, esprits, samouraïs, courtisanes… Il évoque des épisodes littéraires ou historiques très populaires à l’époque d’Edo (1603-1868), comme La Chronique des huit chiens de Satomi du célèbre écrivain Kyokutei Bakin (1767-1848), paru en 106 volumes de 1814 à 1842.
L’exposition est organisée avec les prêts exceptionnels de la collection Georges Leskowicz.
En partenariat avec la Maison de la culture du Japon à Paris, dans le cadre de l’exposition « Secrets de beauté« .
Des conférences et des ateliers sont organisés pendant toute la durée de l’exposition. (Renseignements et inscriptions sur le site du Musée Cernuschi.
Allez-y très vite si vous voulez voir ces superbes estampes car à mon avis un reconfinement nous pend au nez et du coup on ne sera pas près d’aller voir autre chose que nos écrans….
Prenez grand soin de vous!
Infos pratiques
Voyage sur la route du Kisokaidō. De Hiroshige à Kuniyoshi
du 16 octobre 2020 au 17 janvier 2021
MUSÉE CERNUSCHI
Musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
7, avenue Vélasquez – 75008 Paris Tél. : 01 53 96 21 50
Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, sauf certains jours fériés (fermeture des caisses à 17h30). Exposition ouverte jusqu’à 21h les vendredis.
Tarifs
Plein tarif : 9 € – Tarif réduit : 7 €
Gratuit pour les titulaires de la carte Paris Musées, pour les moins de 18 ans, les personnes en situation de handicap et leur accompagnateur.
Accès gratuit dans les collections permanentes
Métro : ligne 2 station Villiers ou Monceau / ligne 3 station Villiers
Bus : 30, 84, 94
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