27 JANVIER 2025 : 80 ANS DE LA DECOUVERTE DU CAMP DE MISE À MORT D’AUSCHWITZ BIRKENAU

Plusieurs expositions et 5 courts métrages poignants pour ne jamais oublier…

Le Mémorial de la Shoah marque cet anniversaire par plusieurs expositions et s’associe à Olivier Nakache et Eric Toledano qui dévoilent 5 courts métrages sur la chaîne YouTube du Memorial.

LES IMMORTELS
5 courts-métrages d’Olivier Nakache et d’Eric Toledano
en partenariat avec le Mémorial de la Shoah

à retrouver en ligne sur la chaine Youtube
du Mémorial de la Shoah dès le 27 janvier 2025

Le Mémorial de la Shoah est fier de présenter une série de cinq courts-métrages inédits réalisés par Éric Toledano et Olivier Nakache.
 
Ces films, d’une quinzaine de minutes chacun, témoignent d’une rencontre émouvante entre un jeune d’aujourd’hui et un rescapé, dernier témoin vivant de la Shoah.

À travers ces échanges intergénérationnels, Larissa Cain, Judith Elkan-Hervé, Ginette Kolinka, Yvette Lévy et Léon Placek partagent leurs récits, ancrant la mémoire de la Shoah dans une transmission vivante et intime avec Nadhir, Tara, Érvin, Anna et Camille. 
RETROUVEZ LES CAPSULES VIDÉOS SUR LA CHAINE YOUTUBE DU MÉMORIAL DE LA SHOAH DÈS LE 27 JANVIER 2025

L’exposition Les Immortels

Parallèlement aux capsules vidéos, le Mémorial de la Shoah invite les visiteurs à découvrir les archives personnelles, riches et essentielles, des derniers témoins de la Shoah à travers une exposition. 

Au centre de cette exposition, une phrase résonne avec force : 

« Je vous promets d’être la mémoire de votre mémoire ».

Cette citation, prononcée par le jeune à la fin de chaque film, symbolise l’engagement de chaque nouvelle génération à perpétuer le souvenir de la Shoah.

L’exposition proposera également une borne interactive, où les visiteurs pourront s’enregistrer (visage et voix) en récitant cette même promesse.

Cette démarche participative créera une chaîne de transmission symbolique, retransmise lors de la cérémonie de Yom HaShoah.

Autre exposition incontournable visible depuis mercredi dernier au Mémorial de la Shoah :

Comment les nazis ont photographié leurs crimes…

L’exposition « Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Auschwitz 1944 » apporte de nouvelles clefs de lecture au principal ensemble photographique montrant le processus qui conduisit au massacre de masse à Auschwitz-Birkenau.

Cet album photographique, nommé couramment l’album d’Auschwitz, fut réalisé par les SS pour témoigner auprès des dignitaires nazis de la parfaite maîtrise des opérations d’extermination sur le site. Il contient des images parmi les plus emblématiques de la Shoah.

Ces photographies, connues depuis le début des années 1950, ont servi de preuves lors des procès de certains des responsables de la « Solution finale ».

Depuis la redécouverte de l’album complet dans les années 1980, et grâce aux travaux entrepris récemment par l’historien Tal Bruttmann, commissaire scientifique de l’exposition, une nouvelle lecture s’impose. Notre regard est appelé à détecter dans les photographies ce qui voulait y être caché par leurs auteurs et dont nous n’avions pas conscience jusque-là.

Cette plongée dans les images nous révèle le chantier gigantesque qui fut nécessaire à la mise en place de l’extermination des Juifs sur le site d’Auschwitz.

Les indices nous permettent de comprendre l’organisation de la déportation et de la « sélection », y voir la violence et ses sons, le cynisme de ses organisateurs, mais aussi les failles dans le processus soi-disant secret de sa mise en oeuvre et enfin la résistance des victimes, souvent niée.

La scénographie du designer Ramy Fischler accompagne cette redécouverte autour notamment de deux objets majeurs, un album et une table cartographique, en exploration lumineuse.

Une exposition poignante !

80 ans après la découverte du camp par l’Armée rouge le 27 janvier 1945, l’album d’Auschwitz témoigne du fonctionnement du centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau à son apogée : l’été 1944 et la déportation des Juifs.

Les victimes vers les chambres à gaz

C’est ensemble que Walter et Hofmann photographièrent celles et ceux qui marchaient vers la mort sur la Lagerstrasse, bordée par les camps BlIc (le camp des Juives de Hongrie) et BIld (le camp des Hommes) : cela rend plus abjecte encore l’esthétisation, évidente, de ces prises de vues. Pour faire leurs images, les deux sous-officiers SS ordonnèrent aux Juives et aux Juifs de s’immobiliser, voire de se retourner, face à la rampe d’où ils ou elles venaient de débarquer.

Des femmes et des enfants passent derrière le groupe des hommes arrêté.

Cela indique que la « sélection » est encore en cours, et que femmes et hommes sont, ici, « sélectionnés » simultanément.

Selon les convois, les « sélections » ne sont pas menées de manière identique : parfois les SS commencent par les femmes et les enfants, parfois ce sont les deux files (les hommes d’un côté, et les femmes avec les enfants de l’autre) qui sont « traitées» en même temps.

Ces différences sont peut-être dues à la disponibilité d’un nombre suffisant de médecins…

Sur la Lagerstrasse, en direction des chambres à gaz-crématoires IV et V (KIV et KV).

© Album d’Auschwitz. Yad Vashem

Des SS ont ordonné à un homme assis par terre d’ôter un grand chapeau noir, ce qui est une humiliation (1). Il regarde ou semble s’adresser à un homme hors champ.

Derrière lui un homme fixe le photographe. Il porte un bandage autour du visage (2). Juif religieux, comme le montre sa kipa, il a subi en Hongrie, avant d’être embarqué dans le convoi, un rasage forcé destiné à l’humilier.

Des très nombreux albums réalisés par l’Erkennungsdienst d’Auschwitz, tant dans un cadre officiel (visites, rapports administratifs et documentation) que dans un cadre privé, pour des SS du camp, seul un nombre restreint est parvenu jusqu’à nous.

Á ce jour, outre l’album de Lili Jacob, trois autres nous sont parvenus. Un autre album, réalisé par la Bauleitung, est lui aussi conservé.

L’«Album d’Auschwitz »

Composé de 56 pages, l’album conservé au Mémorial de Yad Vashem depuis 1980, comportait originellement 197 photographies qui documentent l’arrivée des Juifs de Hongrie à Birkenau.

Ces clichés ont été pris à différentes dates allant de la fin du printemps à l’été 1944.

Titré « Réimplantation des Juifs de Hongrie », l’album est organisé en six parties :

  • « Arrivée d’un convoi
  • «Tri »
  • « Après le tri »
  • « Après l’épouillage
  • « Installation au camp de travail » et
  • « Effets ».

Les parties « Tri » et « Après le tri » sont subdivisées, la première en « hommes à l’arrivée » et « femmes à l’arrivée, la seconde en « Hommes encore aptes », « Femmes encore aptes », « Hommes plus aptes », « Femmes plus aptes et enfants ».

Des photographies prises à l’occasion de la livraison d’un nouvel hôpital militaire à Birkenau le ler septembre 1944 sont probablement réalisées par Walter.

Exposition « David Olère. Dessins. »

Entre 1943 et 1945, quelques centaines de prisonniers juifs, immatriculés au camp d’Auschwitz, sont affectées au fonctionnement de l’appareil d’extermination mis en place à Birkenau. Il s’agit des membres du Sonderkommando. Intervenant dans les chambres à gaz et les crématoires, ils sont les témoins des évènements les plus occultés de l’extermination de masse.

Parmi les survivants du Sonderkommando, l’artiste David Olère, qui, à son retour en France en 1945, décrit minutieusement en cinquante dessins son expérience de la déportation, le processus complet de l’extermination des Juifs dans les chambres à gaz et les crématoires, les scènes atroces dont il a été le témoin.

Le Mémorial de la Shoah conserve une partie de ces dessins qu’il présente à l’occasion du 80e anniversaire de la découverte du camp d’Auschwitz- Birkenau le 27 janvier 1945 par l’Armée rouge.

David Olère naît à Varsovie le 19 janvier 1902.

Il s’installe à Paris en 1923 dans le quartier de Montparnasse et travaille pour l’industrie du cinéma, concevant costumes et affiches pour la Paramount Pictures.

À la déclaration de guerre il est affecté au 134ème régiment d’infanterie de l’armée française.

Arrêté en 1943 dans les rafles de Juifs opérées en Seine et Marne, il est interné à Drancy. Il est déporté vers Auschwitz par le convoi 49 le 2 mars avec 1000 autres Juifs.

Ses talents d’illustrateur et sa connaissance de plusieurs langues – polonais, russe, yiddish, français, anglais et allemand – le rend utile aux SS. Il écrit pour eux des lettres à leurs proches dans une élégante calligraphie y ajoutant des illustrations. Il est cependant affecté de temps à autres au travail dans les crématoires ou au nettoyage des chambres à gaz. Il est alors le témoin de la cruauté sans limite des nazis.

Dans un vestiaire du crématorium.
1946
Coll. Mémorial de la Shoah

En janvier 1945 devant l’avancée des alliés, le camp d’Auschwitz est évacué et David Olère est emmené avec 50 000 déportés dans la « marche de la mort ».

Sa dernière tétée.
1947
Coll. Mémorial de la Shoah

Le 6 mai 1945 il est libéré par les Américains. À son retour en France il décrit minutieusement son expérience des camps et les scènes atroces dont il a été le témoin en quelque 50 dessins.

La dernière étape à la grâce de Dieu.
1947
Coll. Mémorial de la Shoah

Ces dessins seront la base documentaire des peintures qu’il réalisera les années suivantes.

Plus encore que les deux autres, cette exposition m’a énormément touchée.


Informations pratiques

Expositions 

Les Immortels

À partir du 23 janvier 2025 

Entrée gratuite
Entresol du Mémorial de la Shoah de Paris 

Textes : Clara Lainé et Jacques‑Olivier David.
Coordination de l’exposition : Clara Lainé.
Graphisme : Estelle Martin.

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Comment les nazis ont photographié leurs crimes Auschwitz 1944

À partir du 23/01/2025

Mémorial de la Shoah

17, rue Geoffroy-lAsnier

Paris 4e

Métro Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville

Tél. : 01 42 77 44 72

contact@memorialdelashoah.org

Ouverture de 10h à 18h

Tous les jours, sauf le samedi.

Nocturne jusqu’à 22h le jeudi.

Entrée gratuite


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Podcasts en collaboration avec Madame Bovary 


Ouvert depuis 2005, le Mémorial de la Shoah est aujourd’hui l’institution de référence en Europe sur l’histoire de la Shoah. Il intègre le Mémorial du martyr juif inconnu, inauguré en 1956 et le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), créé en 1943 par Isaac Schneersohn.

Le Mémorial en quelques chiffres clés, en 2023 : 

543 000 personnes ont participé à une activité organisée en France par le Mémorial, dont 140 275 scolaires
13 expositions
 ont été créées par l’équipe du Mémorial de la Shoah, dont 9 à Paris
152 actions de formation
 pour les enseignants
1 162 ateliers hors les murs ont été animés dans les établissements scolaires en région

En 2025, le Mémorial de la Shoah commémore également le 110e anniversaire du génocide des arméniens. 

MÉMORIAL DE LA SHOAH | PARIS
17 Rue Geoffroy l’Asnier  |75004 Paris 
memorialdelashoah.org
Tél. : 01 42 77 44 72
contact@memorialdelashoah.org

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