Après un succès phénoménal au dernier Festival Off d’Avignon, la pièce de Clémence Baron « LES ENFANTS DU DIABLE » est aujourd’hui à l’affiche du Studio Hebertot à Paris.
On en sort sonné, transformé, avec cette étrange sensation d’avoir traversé bien plus qu’une pièce : une mémoire, une douleur, un cœur humain à vif.
Les Enfants du Diable, la nouvelle création de Clémence Baron, fait partie de ces œuvres rares qui bouleversent et bousculent longtemps après les avoir vues…
LES ENFANTS DU DIABLE, pas seulement une pièce de théâtre.
C’est un témoignage, un héritage, un acte de transmission. Et l’une des très grandes révélations de la saison théâtrale parisienne.
Une histoire méconnue : les « enfants irrécupérables » du régime Ceausescu
Les Enfants du Diable nous plongent en Roumanie, dans l’ombre glaçante des années Ceausescu, quand une politique nataliste délirante a conduit des milliers d’enfants handicapés, abandonnés ou simplement considérés comme « inaptes », à être entassés dans des orphelinats insalubres, oubliés de tous.
Des lieux d’horreur – et le mot est faible – que le monde découvre en 1989, hébété.
C’est dans ce contexte, vingt ans plus tard, que la pièce s’ouvre : Bucarest, 2009.
Niki et Veronica, frère et sœur séparés depuis l’enfance, se retrouvent une nuit, réunis malgré eux par un drame. Une nuit pour dire l’indicible. Une nuit pour regarder un passé qui brûle. Une nuit pour peut-être, enfin, réparer.
Un texte puissant, incarné, viscéral
Clémence Baron — qui écrit et incarne Veronica — signe un texte d’une intensité rare. Fort, dépouillé, sans pathos mais chargé d’humanité. Chaque phrase sonne vrai. Chaque tirade porte une cicatrice.
Et ce n’est pas un hasard : la pièce est inspirée de l’histoire personnelle de son auteur. C’est ce qui donne à l’écriture sa tonalité si juste, si brutale parfois, mais toujours profondément vivante.
L’un des extraits les plus marquants, interprété sur scène avec une sincérité bouleversante :
« Tu sais ce que ça fait de s’en vouloir d’être heureux ?
Tu sais ce que ça fait de se reprocher d’être en vie, Niki ?
Moi, oui. Parce que ça fait vingt ans que je me reproche d’être celle qui a survécu. »
On comprend, en l’écoutant, l’avalanche de critiques enthousiastes qui saluent un texte “percutant”, “incisif”, “sans fioritures”, capable de “réveiller la conscience”.
Deux comédiens exceptionnels : Clémence Baron & Antoine Cafaro
Sur scène, ils ne sont que deux. Et pourtant, c’est tout un pays, tout un passé, toute une fratrie déchirée qui prend forme.
Clémence Baron, d’une intensité bouleversante, offre une interprétation d’une sincérité qui coupe le souffle. Sa Veronica brûle de colère, de culpabilité, de force et de fragilité mêlées. Une performance saluée partout comme « époustouflante », « vraie », « incarnée jusqu’à la moelle »…
Face à elle, Antoine Cafaro, remarquable de justesse et de puissance contenue, donne vie à un Niki écorché, fier, brisé, lumineux malgré lui.
Leur duo forme une alchimie rare : un combat, une danse, une confession, un cri.
Au Festival d’Avignon, la presse, unanime, a évoqué « une gifle d’émotion« , « deux comédiens habités » capables de “faire pleurer les pierres”.
Une mise en scène d’une finesse remarquable signée Patrick Zard’
À la mise en scène, Patrick Zard’ orchestre ce huis clos avec une précision d’orfèvre.
Pas de surenchère, pas d’effets inutiles : l’horreur n’est jamais exhibée, mais toujours suggérée.
La lumière, subtilement travaillée, et ce fauteuil vide marquent la présence de Mirela, la sœur disparue, comme une respiration, un fantôme tendre et douloureux.
Le décor, minimaliste, devient un terrain de vérité où chaque geste compte.
Le travail de Patrick Zard’ est souvent décrit comme « lucide ». Et c’est vrai : il accompagne la pièce vers une humanité brute, sans détour.
Une création nécessaire : pour la mémoire, pour la transmission, pour l’humain
Ce qui frappe après la représentation, c’est la résonance du spectacle avec notre époque.
Les Enfants du Diable parle du passé, mais éclaire le présent.
La pièce parle de la Roumanie, mais touche à l’universel.
Elle parle de la barbarie, mais ouvre sur la résilience.
C’est une pièce sur la culpabilité, le déracinement, le soin impossible, les fractures familiales, mais aussi sur l’amour, sur la vie qui insiste, malgré tout.
De nombreux spectateurs sortent émus mais avec l’impression d’avoir reçu quelque chose : une vérité, une mémoire, une main tendue.
Pourquoi il FAUT aller voir Les Enfants du Diable
Parce que le texte est magistral.
Parce que les comédiens sont bouleversants.
Parce que la mise en scène est d’une justesse rare.
Parce que l’histoire est vraie, et qu’elle doit être entendue.
Parce que c’est du théâtre qui transforme.
Parce que c’est une œuvre nécessaire.
Tout simplement :
Parce que vous n’oublierez jamais cette nuit partagée avec Niki, Veronica et Mirela.
INFOS PRATIQUES
Les Enfants du Diable
Écrit et interprété par : Clémence Baron
Avec : Clémence Baron et Antoine Cafaro
Mise en scène : Patrick Zard’
Succès du Festival Off d’Avignon
Actuellement au Studio Hebertot – 78 bd des Batignolles – 75017 Paris
Le lundi à 19h et le mardi à 21h
Du 24 novembre 2025 au 24 mars 2026