L’ART DE PERDRE

J’avais évoqué ce spectacle dans l’article consacré au dispositif Région des Hauts de France en Avignon.

Je pense qu’il fait partie de ceux qui méritent d’être vus et espère moi-même avoir l’opportunité de le découvrir s’il est programmé à Paris.

L’Art de perdre est un projet hybride qui croise l’image, le spectacle vivant, la rencontre et l’expérimentation.

Le Pitch : Partir des collines de Kabylie dans les années 50. Traverser les violences et les espoirs de la naissance de l’indépendance de l’Algérie. Suivre une famille forcée à l’exil. L’arrivée dans un autre pays, des camps de réfugiés aux cités HLM des banlieues. Et mêler nos deux histoires, celle de l’Algérie et celle de la France des années 70. Se retrouver aujourd’hui dans une société française traversée par les questions identitaires où tout semble nous renvoyer à nos origines.

C’est près d’un siècle d’une histoire intime et contradictoire entre nos deux pays que nous traversons.

À l’origine du projet

  1. L’auteure du roman
    Alice Zeniter est née en 1986.
    Elle a publié six romans, Jusque dans nos bras (Albin Michel, 2010), Sombre Dimanche (Albin Michel, 2013) qui a reçu le prix du Livre Inter, le prix des lecteurs de l’Express et le prix de la Closerie des Lilas, Juste avant l’oubli (Flammarion, 2015), prix Renaudot des lycéens, L’Art de perdre (Flammarion, 2017), prix Goncourt des lycéens et prix littéraire du Monde, Home sweet home, un roman jeunesse écrit avec Antoine Philias (L’École des loisirs, 2019) et Comme un empire dans un empire (Flammarion, 2020).
    Elle est aussi dramaturge et metteuse en scène. Son dernier essai, Je suis une fille sans histoire (L’Arche, 2021) a été l’occasion de son premier seule en scène.

Un résumé du roman

Le roman d’Alice Zeniter L’Art de perdre s’articule en trois mouvements.

Nous partons des collines de Kabylie dans les années 50, au sein de la famille d’Ali, paysan enrichi, propriétaire d’une oliveraie prospère.

Nous traversons les violences et les espoirs de la naissance de l’indépendance de l’Algérie.

Nous suivons cette famille forcée à l’exil.

Dans un deuxième temps le destin du jeune Hamid, fils d’Ali, ainé des enfants de la famille, se mêle à l’histoire de la France des années 70. L’arrivée dans un autre pays, des camps de réfugiés comme celui de Rivesaltes aux cités HLM des banlieues citadines.

La fille d’Hamid, Naïma, aura pris son avenir en main, elle évoluera dans le Paris branché d’aujourd’hui. L’Algérie n’a longtemps été pour elle qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble la renvoyer à ses origines.

Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui ne lui a pas été racontée ?

Son grand père Ali, montagnard Kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un «harki» et pourquoi il avait caché dans le silence l’Algérie toute entière. Hamid, son père, arrivé en France à l’été 62 dans les camps de transit hâtivement mis en place, ne parle pas, lui non plus, de l’Algérie ni de son enfance.

Comment faire ressurgir un pays du silence ?


L’AUTEURE SOUTIENT LE PROJET

Elle nous confie :
« Depuis la publication de L’Art de perdre, j’ai rencontré de nombreux lecteurs qui sont venus me dire que dans ce roman, ils retrouvaient leur histoire, celle de leur famille. Ils étaient souvent les enfants ou les petits-enfants d’immigrés algériens, mais parfois aussi espagnols, vietnamiens, russes ou malgaches.
Ils retrouvaient une histoire quand bien même la géographie s’avérait totalement différente, une trame commune aux trajectoires migratoires qui pouvaient leur parler de la Kabylie comme d’autres territoires dont leur famille portait la mémoire.


Le projet de Cyril Brisse, Franck Renaud et Céline Dupuis me plaît d’abord pour cette raison : l’idée d’ancrer l’adaptation dans un lieu qu’ils connaissent et de redonner la parole à ses habitants.

Ne pas y plaquer le texte que j’ai écrit mais créer, à partir de lui, de témoignages et d’images, une famille vivant à Oignies, et qui aurait très bien pu être celle de Naïma si les convois d’hommes, qui quittaient les camps de transit, avaient mené Ali dans le Nord au lieu de la Provence puis de la Normandie.
De plus, je me suis souvent posée la question de ce que pourrait faire une adaptation théâtrale de ce gros livre de cinq cent pages où se croisent deux pays, trois langues et plusieurs dizaines de personnages.

Faudrait-il une production épique pour respecter l’épopée ? La forme du « récit radio visuel » évite cet écueil tout en rendant possible la multiplication des paysages et des voix. J’ai écrit L’Art de perdre à partir d’un assemblage hétéroclite de sources et je pense que le roman porte encore en lui ces traces d’hybridation que leur adaptation se propose de récréer autrement.

2. La rencontre

Enfin, j’ai rencontré Céline Dupuis à l’occasion d’une soirée organisée au Théâtre de la Verrière à Lille, il y a quelques années de cela.

Elle lisait des extraits de différents textes que j’avais écrits, des textes qui me paraissaient très éloignés dans leur forme, leur nature, des textes dont j’avais l’impression qu’il était difficilement pensable que je les avais tous écrits (en partie parce que certains avaient été écrits très vite, je l’avoue, dans une certaine nonchalance). Lus par elles, ils étaient limpides, parfois beaux et, surtout, j’avais l’impression de découvrir entre eux une parenté, ma voix révélée par celle de Céline. Cette raison seule, peut-être, pourrait déjà suffire à ce que le projet m’attire. Il se trouve qu’elle s’ajoute aux autres. »

3. La mise en scène


Une économie à l’arrêt, un terrain social dévasté, des gens inquiets, on connait ça. On l’observe souvent et dans des endroits différents ; les banlieues des grandes métropoles, les cités des villes moyennes, et proche d’ici, dans les Hauts de France, sur les anciens sites industriels.
Face à ce constat, des associations, des journalistes, des philosophes, des hommes politiques, des artistes… réfléchissent, s’interrogent. Souvent ils s’indignent, et se sentent impuissants.
Je suis comédien, lecteur de romans, de pièces de théâtre, de journaux. Je croise des gens, les questionne, me questionne, me contredit, me laisse surprendre.
Au fil de mes rencontres, je fais la connaissance d’Alice Zeniter. Je ne connais rien d’elle ou très peu, son enveloppe médiatique. Surprenante et brillante. Je me lance dans la lecture de son roman L’Art de perdre, qui sera remarqué et primé au Goncourt des Lycéens en 2017.

Et là, je traverse 150 ans de l’histoire de l’Algérie et de la France…


[…]
Et j’adopte les personnages de cette épopée. Et je comprends intimement quelques-uns des liens particuliers entre nos deux pays. Je découvre une complexité que je ne connaissais pas. Je suis touché par des êtres que je n’identifiais pas. Et je me dis que ce livre a la puissance d’une synthèse contre le racisme.
Une lecture qui interroge notre regard sur l’Algérie mais aussi le rapport des Algériens à la France. Une lecture qui donne envie d’essayer de tenir tous les points de vue et de congédier les remords, les colères et les ombres douloureuses.

Alors j’éprouve le besoin de partager cette émotion de lecteur par le théâtre.
Dans un premier temps, je ne trouve pas de grammaire scénique satisfaisante.
L’adaptation pour le théâtre s’est dévoilée, un an plus tard, à la découverte du film documentaire de Franck Renaud Makach Mouchkil, nos identités, dont le thème de l’interrogation et de la quête des origines se perçoit comme un écho au roman. Une évidence s’impose alors et je sais qu’un travail artistique de transmission du roman se trouverait enrichi par la force de l’image. L’image nous donne la possibilité de mêler le réel à la fiction. Elle permet de mettre en lien le roman, l’histoire d’une famille algérienne sur trois générations (la partie fiction), avec le territoire d’immigration qu’est la région Hauts-de- France (la partie documentaire). Il faut des images d’aujourd’hui, des témoignages d’immigrés des années 60, de leurs enfants et des leurs petits enfants.
Interroger nos origines. Les leurs, les nôtres, et se rendre compte de notre gémellité..
Partager une émotion fraternelle et deviner qu’elle peut transcender les époques,
les frontières et les cultures.
Notre désir profond est de s’interroger et de recréer du lien autour de notre histoire commune, Algérie/ France, de multiplier les prises de paroles, croiser le récit direct et la force du témoignage.


Cyril BRISSE Adaptation

4. Le rôle de l’image
À la lecture de l’Art de perdre d’Alice Zeniter, je me suis senti de manière forte, proche de sa démarche.
Plusieurs personnes me poussaient vers ce livre en me disant « j’ai pensé à toi ». Effectivement, le personnage de Mounya dans mon documentaire Makach Mouchkil, nos identités, poursuit le même retour au pays, un pays qui est le sien sans être vraiment le sien.

La force du livre d’Alice Zeniter, c’est d’arriver à écrire les trois temps, les trois générations autour de la guerre d’Algérie.

Nous arrivons enfin à ce temps où nous pouvons nous emparer de ce lien avec une certaine distance temporelle et affective.
La proposition d’utiliser mon travail documentaire semble une chance de continuer à explorer des sujets qui me traversent depuis bientôt 8 ans.

2011, date de tournage de mon court métrage Augusta Amiel Lapieski, première immersion dans les liens entre La France et L’Algérie
C’est un projet hybride, familier à mon parcours et mes pratiques artistiques. Entre l’image, le spectacle vivant et l’expérimentation, le centre ici, c’est l’adaptation du roman.
Il y a une première envie qui est de mêler des images du docu-fiction Makach-Mouchkil ainsi que des rushes inutilisés, au roman.
Il va y avoir un travail consistant à prendre une distance par rapport au film déjà réalisé, en sélectionner et prélever des images fortes, des ambiances, pour les mettre au service du récit d’Alice Zeniter. Les deux projets s’interpellent, raisonnent ensemble.
La vidéo va prendre une part de l’adaptation et permettre des choix, des points de vue, des ellipses.
Une partie du film est construite comme une fiction. L’idée est de filmer quelques personnages du roman comme s’ils prenaient vie dans un documentaire.


5. LES INTERPRÈTES

l'art de perdre comédiens


Sur le plateau, trois comédiens : une comédienne (Céline Dupuis) dans le rôle d’une conteuse radiophonique, les deux autres interprètes (Cyril Brisse et Franck Renaud) jouent les techniciens du studio d’enregistrement.
L’actrice conteuse prend en charge l’adresse directe, la narration principale, mais elle dirige aussi parfois les lancements vidéo ou le son, à la manière d’une animatrice radio. Les deux autres acteurs dans leur espace «studio» participent à la dramaturgie du récit, et l’accompagnent.
Le «studio» devient une boîte au service de la narration, l’espace où l’histoire se raconte, et laisse le spectateur libre d’y projeter son propre imaginaire.

Les acteurs, chacun dans leur «personnage», ont donc avant tout pour fonction, la transmission du récit.

6. L’IMAGE
La narration se partage entre le récit direct et le langage cinématographique. Un langage qui permet l’irruption du réel, la multiplicité des points de vue, l’espace éclaté. La vidéo offre des choix, des ellipses.
Les images interviennent en décalé ou en simultané du jeu.
Elles peuvent prendre plusieurs dimensions, surcadrages ou images multiples.
7. LE SON
L’univers sonore, à la manière d’un récit radiophonique, est un élément essentiel du dispositif scénique. Il va permettre des transitions, respirations et liens multiples entre les images et le théâtre.

8. Le film
Le film est composé de trois parties distinctes qui s’entremêlent au cours du spectacle.
Parfois, les images accompagnent le jeu de l’actrice au plateau. D’autres fois, elles sont le cœur même de la narration.
Premier film
Le Voyage, l’Algérie
La montagne en Kabylie – image du film Makach Mouckil, nos identités.
Nous avons mêlé le film Makach Mouchkil nos identités au livre d’Alice Zeniter, mêlé des images, des rushes inutilisés. Il y a eu un travail consistant à casser le film, le déconstruire pour le construire autour du roman.
C’est avant tout l’idée du retour au pays que nous avons développé dans cette réécriture. La quête des origines est le ciment du documentaire de Franck Renaud, elle est aussi l’obsession grandissante du personnage principal de la troisième partie du roman d’Alice Zeniter, Naïma.


Naïma représente la troisième génération des familles d’immigrés.

Elle symbolise l’apparente intégration ou assimilation.
Elle a fait des études, intégré les sphères intellectuelles et artistiques. Mais ses cheveux bouclés, ses yeux noirs, la méconnaissance de son histoire familiale ; tout la pousse vers la quête de ses origines, un retour au pays pour comprendre qui elle est, en apprenant d’où elle vient.
Certes, elle sait qu’elle est la petite fille d’Ali et de Yema, paysans Kabyles, arrivés en France en 1962.
Elle connaît ses parents Hamid (fils d’Ali et Yema) et Clarisse.
Mais elle ignore l’histoire de sa famille. Qu’ont-ils vécu là-bas? Pourquoi ont-ils quitté l’Algérie?
Les conditions de leur immigration restent floues, et les non-dits impactent sa vie de jeune femme.
Elle grandit dans le Paris des années 80/90, avec ces questions, toujours plus obsédantes, et une soif de réponses, qui la poussent à découvrir ce pays qu’elle ne connait pas et qui a vu naître et grandir les siens.

L’histoire de Mounya (dans le film Makach Mouchkil) se confond à celle de Naïma (dans le roman).

Leur besoin de se confronter aux origines, de faire resurgir une histoire qui ne leur a pas été racontée, est identique.
À travers ce montage, c’est le rapport à l’Algérie d’aujourd’hui que nous dévoilons. Le voyage. La découverte. Les premières impressions. Les premières images.
Deuxième film
La fiction, les personnages du roman

Cette partie du film est construite comme une fiction.
L’idée a été de filmer quelques personnages du roman comme s’ils prenaient vie devant nous.
Des acteurs ont interprété des personnages-clés du roman d’Alice Zeniter.
Filmés de manière frontale, ils témoignent, nous parlent. Leurs mots sont ceux du roman.

MOUNYA BOUDIAF EST NAÏMA.


Naïma englobe toute l’histoire du roman. C’est elle qui interroge ses origines. Elle qui va mettre des mots là où son père refuse de regarder et où son grand-père se cache dans le silence.
Ses grands-parents, Yema et Ali, ont quitté l’Algérie en 1962. Comment et pourquoi ? Naïma l’apprendra bien plus tard.
Paysan Kabyle, Ali s’est engagé dans les troupes françaises lors de la Deuxième Guerre mondiale, ce qui fait de lui un « harki ». Une fois en France, Ali taira son passé. Ils enfouira dans le silence l’Algérie toute entière.
Hamid, le père de Naïma, fils d’Ali, est né en Algérie. Il quitte le pays à l’âge où l’on croit en- core que l’enfance sera éternelle. Il grandira en France dans les années 1970. Il embrassera cet élan de liberté qui souffle à cette époque. Lui aussi, refusera de raconter son histoire. Naïma doit se débrouiller seule, dans cette France d’aujourd’hui, traversée par les ques- tions identitaires, où tout semble vouloir la renvoyer à ses origines.

RACHID BOUALI JOUE HAMID
Hamid est le père de Naïma. Il est né en Algérie, dans un village des montagnes de Kabylie, à la fin des années 50. Premier enfant et premier fils de Yema et Ali. Il fut la fierté et le bonheur de ses parents.
À ses yeux, son père était un homme-montagne. Quelqu’un d’important et de respecté dans le village
Et puis la famille quittera le village, la montagne, le pays.
C’est un déchirement et un basculement rude d’un âge à l’autre.
Dès l’arrivée en France, on les parquera dans des camps de transit, avant de leur proposer une HLM en Basse-Normandie.
Hamid vit son adolescence et sa jeunesse en oubliant l’Algérie. Il a soif d’apprendre et rêve de Paris.
Il vivra l’excitation intellectuelle et politique des années 70. Il sortira de son quartier. Il bannira sa cité.


SARAH HAMOUD INTERPRÈTE YEMA
Yema a quatorze ans quand on la marie à Ali. Enfant pauvre de Kabylie, elle devient la mère d’une famille importante dans le village.
Ali est un paysan enrichi, il est propriétaire d’une oliveraie prospère.
Yema va connaitre les violences de la naissance de l’indépendance de l’Algérie. Son mari a combattu auprès des Français pendant la Deuxième Guerre mondiale. On le pointe du doigt : C’est un Harki.
Elle sera forcée à l’exil. Parquée avec sa famille dans le camp de réfugiés de Rivesaltes, puis installée dans une cité HLM, à Flers en Normandie.
Ali trouve un travail, il est ouvrier. La famille s’agrandit, des enfants naitront en France. Yema et Ali ne bougeront plus.


AZEDDINE BENAMARA EST LALLA
Dans le cadre de son travail, Naïma doit organiser une exposition autour des œuvres de Lalla.
Lalla est un peintre Kabyle. Lalla n’est pas son vrai nom, c’est un pseudonyme qu’il a pris dans les années 60, juste après l’indépendance de l’Algérie, en hommage à Lalla Fatma N’Soumer, la « Jeanne d’Arc du Djurdjura », une figure du mouvement de résistance al- gérien au cours des premières années de la conquête française de l’Algérie (au milieu du XIXe siècle). Le pseudonyme a été abrégé au fil des ans.
Lalla a été par ailleurs l’élève, le disciple et l’ami du peintre Issiakhem (M’Hamed Issiakhem est l’un des fondateurs de la peinture moderne en Algérie) et par lui, il a été amené à fréquenter Kateb Yacine, un écrivain engagé, défenseur de l’indépendance de l’Algérie. On est donc au cœur de l’art non-aligné, l’esthétique révolutionnaire. Menacé par le Front islamique du salut comme par le gouvernement pendant les années noires (les années 90), l’artiste s’est réfugié en France à contrecœur.

Troisième film
Le documentaire, les témoignages
Nous avons mêlé l’histoire du roman à la parole d’habitants d’origine algérienne de cette région. Cela a nécessité un travail préalable de recueil de témoignages autour de leur histoire familiale et de la transmission. C’est toujours par l’intime que nous avons intégré l’histoire politique, l’histoire de la guerre.
Nous avons travaillé avec diverses associations, qui mènent, depuis de nombreuses années, un gros travail en faveur du lien social sur nos territoires, à travers la connaissance historique de notre lien Algérie-France, et celle de l’immigration.

L’association Alfa à Libercourt (62) qui favorise l’insertion des femmes par le biais d’activités culturelles et sociales a été un partenaire privilégié.
Nos coproducteurs L’Aventure à Hem, La Verrière à Lille et le centre Ronny Coutteure à Grenay nous ont mis en contact avec de nombreuses personnes.
Nous avons approché également l’ONAC-VG (Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre), et plus précisément son chargé de mission en charge des « Mémoires de la guerre d’Algérie », ainsi que CH’FAID (« Souviens-toi » en berbère), association créée en 2005, à l’initiative d’un groupe d’habitants de Libercourt (62), qui utilise la mémoire collective pour créer du lien social. Elle donne la possibilité à chacun de se questionner et de s’approprier un héritage encore bien vivant, celui des mines et des immigrations dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.


N
ous avons filmé trois générations.

  • Ceux qui ont connu le trajet, le choc de l’immigration, l’adaptation à un mode de vie différent.
  • La deuxième génération, dont certains ont quelques lointains souvenirs d’enfance en Algérie, mais qui, dans leur grande majorité, sont nés en France.
  • La troisième génération qui englobe les 15 / 30 ans.

L’équipe

Cyril BRISSE
Enfant comédien, il tourne pour la télévision avec Alain Boudet, Alain Goutas, Jean- François Delassus, Juan Luis Bunuel, Denys de la Pattelière et au cinéma avec Francis Girod et Alain Schwarzstein.
Après le Théâtre-école Tania Balachova dirigé par Véra Gregh et Claude Aufaure, il complète sa formation auprès de Stanislas Nordey.
Au théâtre, il joue sous la direction de Dominique Sarrazin, Stéphane Titelein, Brigitte Mounier, Christophe Moyer, Audrey Chapon, Bruno Lajara, Denis Mignien, François Godart, Jean-Marc Chotteau, Vicky Messica, David Negroni, Didier Lafaye, Belkacem Tatem, Jean-Yves Brignon, Jacques Ardouin, Jean-Philippe Azema.
À la télévision, il travaille avec Gérard Mordillat, Yves Boisset, Jacques Renard, Vincent Monnet, Bernard Uzan, Philippe Venault, Michel Hassan, Laurent Carcélès, Maurice Bunio, Jean-Louis Lorenzi, Charles Brabant, Marcel Bluwal Alain Schwarzstein, Christiane Leherissey, Daniel Losset et au cinéma avec Jean-Paul Guyon.
Il adapte deux romans pour le théâtre La liste de mes envies de Grégoire Delacourt et La Promesse de l’aube de Romain Gary. Il conduit ensuite la mise en scène de ces deux projets sous la forme de lectures-spectacles. Il dirige de nombreux travaux d’ateliers pour la Comédie de Béthune, le théâtre du Prisme, et d’autres structures théâtrales d’enseignement.

Franck RENAUD
Franck Renaud est un artiste hybride réalisteur/metteur en scène/acteur/ chanteur.
Après une enfance en Picardie et une
formation de comédien au Conservatoire, il fait des études de théâtre à la Sorbonne Nouvelle à Paris. Franck Renaud multiplie les expériences en tant qu’interprète puis collabore et met en scène avec Antoine Lemaire, créateur de la compagnie THEC Greek de Steven Berkoff, Les Quatre jumelles de Copi et Titus Andronicus de William Shakespeare. Il se spécialise dans le travail de l’image et signe les créations vidéos de Purifiés et Anéantis de Sarah Kane, du cycle Confessions intimes, de Si tu veux pleurer, prends mes yeux (2015) et de Nous voir nous (2017). Il a travaillé également pour la compagnie des Mers du Nord avec Road Movie à Bicyclette (2006) et Les Fous à Réaction pour Au creux des Nuages (2004).
Plus récemment, il a participé à des perfomances telles Corps Esclaves de Moussa Sarr (Le Fresnoy, 2012) et comme artiste lyrique dans Brundibar dirigé par Mounya Boudiaf (ONL, 2015).
Il reprend le jeu sur scène dans Faustine Chapitre 3 (Cie THEC, 2016) et à l’écran dans diverses apparitions : Puparium d’Honorine Poisson, Les Témoins Saison 2 d’Hervé Hadmar (France 2, 2017). Il réalise en parallèle trois courts métrages : en 1996 Je suis heureux quand je dors, sélectionné aux rencontres internationales Paris/Berlin en 2000, puis Champs du Souvenir en 2006. En 2012, il rem- porte le Grand Prix du Jury au festival de L’Acharnière (Lille) avec Augusta Amiel Lapieski, interprété par Mounya Boudiaf, Corinne Masiero et Edith Scob. En 2015 ce film est projeté en Algérie lors des rencontres cinématographiques de Béjaïa.
Makach Mouchkil nos identités (2018) est son premier documentaire de création.

Céline DUPUIS
Elle suit une formation de comédienne au cours Simon avec Joëlle Guillaud et Rosine Margat à Paris (Prix Marcel Achard 1er prix de première année).
Au théâtre, depuis 1995, elle joue des textes classiques, Ibsen, Rostand sous la direction de Stéphane Titelein, Shakespeare mise en scène de Pierre Foviau, Dickens avec Dominique Sarrazin.
Elle joue aussi les textes contemporains
de Mariette Navarro et Samuel Gallet sous la direction d’Arnaud Anckaert et Julien Fisera, de Dario Fo dans une mise en scène de Marc Prin, Borchert avec Laurent Hatat, Müller mise en scène collective sous la direction d’Yves Brulois, Lee Hall avec Nicolas Ory…
Elle travaille aussi les textes de Sarah Kane, Luc Tartar, Zinnie Harris, Jean-Yves Picq,
Christa Wolf… et avec d’autres metteurs en scène, Audrey Chapon, Sophie Rousseau, Jean-Claude Giraudon. Elle pratique le théâtre masqué ou d’objets pour le Théâtre la Licorne avec Claire Dancoisne ou pour Nicolas Ducron sur Molière.
Elle chante régulièrement dans des spectacles comme dans Les Cuisinières de Goldoni sous la direction de Justine Heynemann ou dans les mises en scène de Thomas Piasecki,Nora Granovsky, Aline Steiner.
Elle joue dans des spectacles où se mêlent paroles d’auteurs et témoignages, mis en scène par Brigitte Mounier, Susana Lastreto…
Elle participe aussi à des événements en théâtre de rue.
Depuis 2014, tout en continuant à être comédienne pour diverses compagnies, elle initie des projets plus personnels à partir d’œuvres littéraires adaptées pour le théâtre comme La Promesse de l’aube de Romain Gary.
À la télévision, elle travaille avec Étienne Dhaene, Alain Vermus, Bruno Bontzolakis, Thierry Binisti, Alexandre Pidoux, Christian François, Laurent Dussaux, Franck Apprederis…
Elle participe à des courts et moyens métrages.
Elle fait également du doublage de séries, de reportages et de films d’animation.

Infos pratiques

L’ART DE PERDRE

Festival OFF 2022 du 07 au 30 juillet

Théâtre de l’Entrepôt

1 Ter Bd Champfleury

16h20

(Relâche les lundis 11-18 et 25 juillet)

Conception et jeu: Céline Dupuis, Cyril Brisse et Franck Renaud
Acteurs dans les films: Mounya Boudiaf, Sarah Hamoud, Azeddine Benamara et Rachid Bouali
Technique : Fabrice David

Production : Chloé Vancutsem
Scénographie: Romain Brisse

Construction décor: Ettore Marchica
Son: Yannick Donet

Lumière: Nicolas Faucheux

 

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