JORGE YÀZIPK À LA GALERIE LODO : LE VIDE COMME MATRICE DE LUMIÈRE

Jusqu’à la fin octobre, la Galerie LODO (20 rue de Verneuil, Paris 7e) accueille les œuvres sculpturales de l’artiste mexicain Jorge Yázpik, figure majeure de la scène artistique contemporaine au Mexique.

Cette exposition intimiste, à découvrir du mercredi au samedi de 14h à 19h, est une plongée poétique dans un univers où la matière s’ouvre pour révéler la lumière.

Depuis plus de quarante ans, Jorge Yázpik développe une œuvre singulière, à la croisée de la sculpture, de l’architecture et du design.

Formé à l’Academia de San Carlos (UNAM), il travaille la taille directe dans des matériaux denses et puissants – obsidienne, jade, bois, pierre volcanique – qu’il transforme en formes géométriques à l’apparente rigueur.

Pourtant, derrière cette rigueur formelle, un monde intérieur se déploie : un vide sculpté, habité, vibrant.

« Le vide n’est pas une absence, c’est une présence invisible »

Et c’est précisément ce que révèle le travail de Yázpik : le vide devient volume, lumière, silence, mouvement.

Sculptures de lumière

Les sculptures exposées à Paris sont de petit format, mais elles contiennent une densité visuelle et symbolique saisissante. Chaque pièce commence par un dessin, point de départ d’un long processus où le bois est sculpté, évidé, puis habité par l’or. À l’intérieur des cavités, des feuilles d’or réfléchissent la lumière, créant des prismes intérieurs qui transforment le vide en espace lumineux.

Dans une esthétique de la dualité, Yázpik joue sur les contrastes: extérieur/intérieur, matière/lumière, silence/mouvement. Selon les mots de l’historienne de l’art Juana Gutiérrez Haces, « ses sculptures renferment des mondes intérieurs en mouvement, en contraste avec le calme apparent de leur surface ».

Un dialogue entre matière et spiritualité

Rencontré lors d’une expérience inédite mêlant art et gastronomie à la galerie, Jorge Yázpik m’a confié qu’il crée depuis l’enfance.

Pour lui, le geste artistique est profondément ancré dans le rapport au matériau brut : le bois, le lin, la pierre. Ce lien organique à la matière s’inscrit dans une tradition mexicaine où l’art n’est pas seulement formel, mais spirituel, nourri d’un dialogue avec la nature et l’espace.

Dans son atelier de Mexico, Yázpik crée également des sculptures monumentales, dont la force évoque les architectures sacrées.

À Paris, ce sont des œuvres plus intimes qui sont présentées, mais qui conservent cette même force d’évocation, cette même tension entre le poids du matériau et la légèreté du vide.

LODO : une galerie à l’écoute du silence

Le choix de la Galerie LODO pour accueillir cette exposition est tout sauf anodin. LODO – qui signifie « boue » en espagnol – se définit comme un lieu de germination : un espace où le vide, loin d’être un manque, devient source, matrice, possibilité. Cette philosophie résonne profondément avec le travail de Yázpik, dont chaque sculpture est une invitation à habiter l’espace autrement.

Dans un monde saturé d’images et de bruits, l’exposition de Jorge Yázpik offre un moment de respiration, une expérience contemplative rare.

Le spectateur est invité à ralentir, à regarder, à se laisser happer par ces formes silencieuses qui, peu à peu, révèlent leur lumière intérieure.


Informations pratiques :
Exposition Jorge Yázpik à la Galerie LODO
📍 20 rue de Verneuil, 75007 Paris
📅 Jusqu’au 31 octobre 2025
🕒 Du mercredi au samedi, de 14h à 19h
🔗 Galerie LODO

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