L’histoire d’un scandale …tout à fait d’actualité.
À travers « Ils ont tué Leo Frank », les auteurs retracent un scandale qui a déchiré l’Amérique et qui garde une résonance avec l’époque actuelle : la situation sociale explosive, l’hystérie de la presse, les inégalités croissantes, la misère et la violence.
Résumé
1982. Alonzo Mann est un vieil homme qui sent venir la fin. Il décide de témoigner à nouveau à propos d’une affaire qui a déchiré l’Amérique en 1913. Celle d’une possible erreur judiciaire et du lynchage d’un homme : Leo Frank.
Atlanta, 1913. Mary Phagan, 14 ans, est assassinée dans l’usine où elle travaillait. Deux suspects sont identifiés par la police : Jim Conley, balayeur, noir, pauvre et alcoolique, surpris en train de laver une chemise tachée de sang et Leo Frank, le patron de l’usine qui est le dernier à l’avoir vue vivante. La foule exige un coupable…
Qui du jeune et riche patron juif venu de Boston ou du pauvre employé noir sera inculpé ?
Dans ce récit, tout est vrai : l’affaire ; l’emballement de la presse ; la pression de l’opinion publique ; le travail bâclé des enquêteurs sur fond de racisme et d’antisémitisme ; les mots, terribles, prononcés au procès ; le témoignage d’Alonzo Mann au crépuscule de sa vie…
En Janvier 2020, à travers un communiqué, le Ministère de l’Intérieur a rendu public son bilan des faits racistes, xénophobes et antisémites pour 2019.
Le constat est accablant : les chiffres ne cessent d’augmenter. Ils sont accompagnés d’une banalisation des comportements racistes et xénophobes, ainsi que de la permanence de la haine antisémite.
« Ils ont tué Leo Frank » est donc – malheureusement dirais-je – tout à fait « raccord » avec l’actu…
En voici quelques planches…
Les auteurs
Xavier Bétaucourt commence sa carrière en tant que journaliste. C’est dans ce cadre qu’il découvre le conflit de Metaleurop, un enjeu qui le touche particulièrement et qui l’amènera à la bande dessinée avec Noir Métal (Delcourt, 2006). Il publiera par la suite de nombreuses autres BD dont Le Grand A (Futuropolis, 2016), One, two, three, four Ramones (Futuropolis, 2017)… Il réside près de Bourges.
Olivier Perret a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai et est cofondateur de la revue Cheval de Quatre. Il publie jusqu’en 2016 sous le pseudonyme Pero. Il signe de son vrai nom à partir de l’album Journées rouges et boulettes bleues (La Boîte à Bulles, 2016). « Ils ont tué Leo Frank » est la deuxième collaboration des deux auteurs, après Quelques jours à vivre (Delcourt, 2017). Olivier Perret réside à Lille.
Mot des auteurs : « Un siècle plus tard, l’histoire de Leo Frank reste malheureusement toujours d’actualité. L’Amérique est plus que jamais divisée sur les questions ethniques et religieuses, exacerbées en cela par un président aux propos pour le moins tendancieux. Sur le vieux continent, le racisme et l’antisémitisme s’expriment également sans scrupule et presque sans retenue dans les votes de plusieurs pays. Cette histoire est un symbole de ce que peuvent engendrer ces dérives, l’incarnation intemporelle des victimes des obscurantismes qui gangrènent nos sociétés. »
Infos pratiques
Ils ont tué Leo Frank
Xavier Bétaucourt & Olivier Perret
Editions Steinkis – 20 x 26 cm – 112 p. – 18 €
En librairie le 20 février 2020
[…] ceux qui me suivent sur Instagram savent que Dans la tête de Sherlock Holmes était mon favori pour la catégorie Bande Dessinée. […]