Quand on voit un spectacle pour la seconde fois on n’a forcément pas la même approche…
GAINSBOURG FOREVER Gueule d’amour est un spectacle que l’on peut en effet voir et revoir sans s’en lasser.
Parce qu’une fois que l’on connaît le putsch : l’histoire de la vie de Lucien Ginsburg alias Serge Gainsbourg, racontée par sa sœur jumelle Liliane, c’est un plaisir de se focaliser sur les détails.
Et ils ne manquent pas!
Détails qui contribuent d’ailleurs pour une grande part au charme de ce spectacle.
J’en profite pour faire une légère digression et vous parler de la salle du Théâtre de l’Essaïon que je ne connaissais pas. La scène sur laquelle évolue Myriam Grélard (qui m’a confié qu’elle s’y sentait hyper bien) ressemble un peu à celle du Théâtre de Nesle (voûte en pierre et proximité totale entre comédiens et public).
Cette salle colle à merveille à cette histoire racontée et confiée comme un secret.
Je savais déjà que Myriam Grélard faisait preuve d’un d’un talent exceptionnel dans ce one woman show où elle incarne successivement des personnages aussi différents que Liliane Ginsburg, Jane Birkin ou Charlotte, prêtant même parfois sa voix à Serge lui-même.
J’ai donc privilégié, en plus des détails scéniques, l’écoute du texte – fort bien rythmé, que je me suis empressée d’acheter à la sortie du spectacle – écrit par la comédienne elle-même.
Texte dont j’ai décidé de partager des extraits avec vous…
Gainsbourg Forever Gueule d’amour c’est une sorte de Biopic dont la particularité est d’être en même temps un one woman show.
Je n’ai pas choisi ces extraits en suivant la chronologie de la vie de Serge – et donc du spectacle – mais plutôt en suivant la façon dont ils se sont organisés dans mes souvenirs.
« À la question «pensez-vous que votre fils soit un poète?», Papa répondait qu’il aimerait bien l’affubler de ce sobriquet mais que poète était un qualificatif trop conventionnel et qu’il faudrait inventer un nouveau mot pour lui…
Myriam Grélard sait mieux que tout autre incarner les femmes qui ont traversé la vie de Serge.
C’est d’abord Michèle Arnaud qui lui met le pied à l’étrier en l’engageant comme pianiste, il croisera ensuite la route d’Edith Piaf – qui lui demanda de lui écrire une chanson. Serge s’exécute mais malheureusement Edith Piaf décèdera avant d’avoir pu entendre «Mon légionnaire» …
Myriam Grélard prête aussi – et toujours remarquablement – sa voix à Charlotte : «Comme Maman, je n’aime pas quand papa se rase … il est tout lisse … c’est dégueulasse. Moi je voulais avoir une vie normale…qu’on me fixe des règles…qu’on me demande si j’avais fait mes devoirs…une organisation qui n’existait pas chez ma mère et encore moins chez mon père…»
Et puis bien sûr, Brigitte Bardot est évoquée dans ce « biopic » puisque Serge en tomba fou amoureux jusqu’à souhaiter mourir lorsqu’elle le quitte : «Elle n’était pas libre Lucien!» lui rappelle Liliane/Myriam…
Cette courte liaison fut à l’origine de l’une des plus belles chansons d’amour du répertoire français.
Et puis il y eut Jane, avec laquelle l’histoire a pourtant assez mal commencé…
«La première fois que je l’ai vu, je l’ai trouvé horrible … pas son visage mais son façon d’être. Il n’avait pas de courtoisie, ni de gentillesse…»
L’histoire avec la jeune anglaise évoluera pourtant très rapidement en une love story.
Myriam Grélard est tellement criante de vérité quand elle nous la raconte: et d’ailleurs elle ne raconte rien! Myriam Grélard EST tout à tour Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg, Michèle Arnaud, Edith Piaf, Liliane Ginsburg…et même Serge!
Je m’arrête là et ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque de partager intégralement ce texte avec vous tant il est beau.
Mais si je le faisais, que vous resterait-il à découvrir?
Il est donc temps que je vous dise où et quand vous replonger dans la vie de ce poète que d’aucuns adoraient, d’autres détestaient mais qui ne pouvait laisser personne indiffèrent.
(Cliquez sur l’image ci-dessous pour voir le teaser du spectacle …)
Infos pratiques:
Gainsbourg For Ever Gueule d’amour
Une pièce écrite et interprétée par Myriam Grélard
à l’Essaïon Théâtre – 6, rue Pierre au lard – 75004 Paris
(à l’angle du 24 rue du Renard)
Tous les mercredis du 17 avril au 26 juin 2019 à 21h30
Crédits photos: Prod et Zenitude Profonde Le Mag
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