Pour Noël, offrir une BD est toujours une bonne idée.
Voici notre sélection de dix volumes à glisser au pied de sapin.
Dix coups de cœur qui feront le bonheur de celui ou celle qui les recevra.
Enfances de Marie Desplechin et Claude Ponti
Au départ, nous voulions en raconter mille.
Nous avons commencé avec soixante-deux.
Soixante-deux histoires d’enfants, des esclaves et des reines, des voyantes et des dieux, des révoltés et des savantes, des inventeurs et des écrivaines…
Vous en connaissez certains, et d’autres non. Mais chacun à sa place, petite ou grande, réelle ou légendaire, tous ont un jour changé la vie des gens, et le monde dans lequel nous vivons. Comme vous le faites, ou comme vous le ferez, vous aussi, un jour.
Un recueil passionnant d’histoires liées à l’enfance. Albert Einstein, Frida Kahlo, Nelson Mandela…
Une galerie superbe d’anecdotes plus ou moins importantes qui se dévore avec passion.
Le tout superbement mis en image par Claude Ponti.
On sent au fil des pages que les deux auteurs aiment ce sujet et toutes les histoires qu’ils ont recueillies.
Un livre original et très intéressant, édité à l’École des loisirs, disponible au prix de 16,80 €
Ma note : 8/10
Sacha et Tomcrouz 2 : La cour du roi
d’Anaïs Halard et Bastien Quignon
Sacha Bazarec vit seul avec sa mère, une antiquaire un peu excentrique. Pour ses dix ans, il rêvait d’un rat méga intelligent, mais à la place, sa mère lui a offert un chihuahua qu’il a baptisé Tomcrouz. Et depuis, un phénomène étrange se produit : à chaque fois que
Tomcrouz éternue sur un objet ancien, tous deux se retrouvent transportés à travers l’Histoire et le temps…
Comme tous les ans, la mère de Sacha a organisé une escapade au Breiz Manège. À peine le jeu de la course à la cuillère est-il lancé que sa mère s’extasie : «Incroyable, une cuillère du grand couvert royal !» Et lorsque Tomcrouz éternue dessus, le duo se retrouve transporté à Versailles, à la cour du roi Louis XV, où Sacha va découvrir le rituel des dîners, l’hygiène, la médecine d’antan, et peut-être même un indice autour de la disparition de son père…
Quel plaisir de retrouver Sacha et son chien Tomcrouz ! Après une première aventure chez les vikings les voici projetés au temps de Louis XV !
C’est toujours aussi intéressant, malin et superbement dessiné.
Ce deuxième tome confirme la qualité de la série !
Une BD à offrir à des enfants ou des adultes, éditée chez Soleil et disponible au prix de 16,95 €.
Ma note : 9/10
Louise Petibouchon
de Jean Depelley et Éric Albert
Fin des années 50. Louise Petibouchon est une jeune inspectrice fraîchement sortie de l’école de police et qui rejoint son premier poste à Limoges. Les enquêtes, soigneusement construites, la font évoluer dans un milieu volontiers machiste et peuplé de personnages truculents et comiques. Mais Louise a de la personnalité et de la ressource. Elle ne tarde pas à conquérir l’estime et l’amitié de ses collègues.
Pas facile d’être une jeune femme dans un milieu d’hommes dans les années 50 !
Louise va devoir faire ses preuves pour se faire une place.
Une belle réussite pour cet album des aventures de l’inspectrice.
Une bande dessinée avec un petit côté « à l’ancienne » qui lui donne un charme particulier.
Cette enquête, éditée aux Éditions du long bec, est disponible au prix de 14,50 €.
Ma note : 7/10
Didier, la cinquième roue du tracteur
de Pascal Rabaté et François Ravard
Didier vit avec sa sœur Soazig dans une petite ferme bretonne. Il est très malheureux : à 45 ans, ce passionné du tour de France, n’a toujours pas connu le grand amour.
Alors qu’il doit acheter une moissonneuse à la vente aux enchères du matériel agricole de Régis, copain de beuverie et fermier en faillite, il revient sans matériel mais avec son copain.
Soazig est furieuse, mais pourtant le courant passe entre Régis et elle, soufflant un vent de liberté sexuelle. Consciente des malheurs de son frère, elle l’inscrit à son insu sur un site de rencontres. Rapidement, le profil de Didier fait une touche : la très entreprenante « Coquinette »…
Une tranche de vie touchante, ici pas de moquerie ou de jugement, on observe avec
tendresse Didier se débattre dans sa vie trop monotone en attendant l’amour.
Le dessin tout en rondeur est parfait pour ce récit.
Cette sympathique balade en campagne, éditée chez Futuropolis, est disponible au prix de 17€
Ma note : 7/10
Avez-vous lu les classiques de la littérature ?
de Soledad Bravi et Pascale Frey
Vous n’avez pas encore lu Le Père Goriot ou Le vieil homme et la mer ? Vous ne savez plus comment se termine Au Bonheur des dames ! ? Ou combien y a-t-il de tomes dans A la recherche du temps perdu…
En quelques cases une synthèse d’une vingtaine de grands classiques de la littérature française et étrangère devrait vous éclairer et sans doute vous donner envie de les lire ou les relire…
Pascale Frey et Soledad croquent : La Princesse de Clèves, Bel ami, Belle du Seigneur, Au bonheur des dames, La promesse de l’Aube, L’Amant, Les Hauts de Hurlevent, Le père Goriot, Chéri A la recherche du temps perdu, Les Misérables, Les malheurs de Sophie, Out of Africa, Le vieil homme et la mer,
Gatsby le magnifique, La métamorphose Mort sur le Nil, Le malade imaginaire, Autant en emporte le vent …
Une BD d’intérêt général ! Qui possède un pouvoir magique !
En effet au lieu de nous rendre feignants en nous économisant la lecture de ces œuvres, cette BD nous donne une envie folle de les lire !
C’est si bien amené, résumé et illustré que l’on se surprend à avoir envie de relire des livres qui pourtant ne nous ont pas emballé (le père Goriot pour ma part).
Cette pépite absolument géniale, éditée chez Rue de Sèvres, est disponible pour 14€!
Ma note : 10/10
L’incroyable histoire du vin
de Benoist Simmat et Daniel Casanave
L’histoire du vin, c’est l’histoire de la civilisation. Tout part de la Méditerranée. Dans l’Antiquité, le vin est sirupeux, aromatisé à la mûre ou au myrte, additionné de miel ou d’huile, et coupé d’eau avant d’être bu.
C’est aussi la boisson religieuse par excellence. La mythologie grecque regorge d’allusions au vin et dans la Bible, à la fin du Déluge, Noé plante une vigne. Le vin civilise les hommes et humanise les dieux. À la fin de l’Antiquité, le vin gaulois s’exporte déjà abondamment, grâce à la technique de l’élevage en fût de
chêne. À la chute de l’Empire romain, l’Église et les monastères maintiennent le savoir-faire, et au Moyen Âge le vin s’approche de celui que nous connaissons. L’invention de la bouteille, au XVIIe siècle, révolutionne la garde, et l'oenologie devient un art de vivre. Avec la colonisation, le vin conquiert le monde. Aujourd’hui, la moitié des pays du globe en produisent. Importance des terroirs, bras de fer commerciaux, goût de la spéculation, magie des grands crus…
Que l’on aime ou pas le vin ce voyage dans son histoire vaut le détour. C’est en effet bien plus qu’une simple histoire de cépage, ici le breuvage se retrouve lié avec l’histoire, la grande.
On parcourt le monde et les époques, découvrant et apprenant des tonnes d’informations.
Le dessin de Daniel Casanave est parfait pour illustrer ce récit, claire, joliment mis en couleurs, il participe pleinement au plaisir que l’on a à déguster ce livre sans modération.
Cette très belle idée de cadeau, éditée aux arènes BD, est disponible au prix de 22€
Ma note : 8/10
ABCD de la typographie de David Rault
Visibles sur les livres, sur les publicités et les écrans, la typographie est omniprésente dans notre quotidien, mais reste méconnue.
D’où vient-elle ? Quels artistes ont marqué son histoire ? De la naissance de l’écriture occidentale à la photocomposition, en passant par la Rome antique, le Moyen-Âge, le Bauhaus et la classification Vox, la création typographique a connu de nombreuses étapes. Onze dessinateurs et autant de styles graphiques la racontent de manière aussi accessible que ludique.
Offrir un livre sur la typographie à noël ? Une drôle d’idée vu le sujet.
Et pourtant je suis prêt à parier que ce livre fera des heureux, qu’il sera dévoré, conseillé et prêté.
Simplement parce que tout est réussi dans cet ouvrage, que ce soit le fond (on apprend des tonnes d’informations) que sur la forme, les dessinateurs ont en effet fait un travail remarquable et leurs différents styles illustrent à merveilles les récits.
Ce livre surprenant et indispensable, édité chez Gallimard, est disponible au prix de 24,90 €
Ma note : 9/10
RIP de Julien Monier et Gaët’s
Des gens meurent parfois dans l’indifférence générale. Des gens qui n’ont pas de famille, pas d’entourage, pas d’amis. Ils vont parfois rester longtemps chez eux avant qu’on ne les découvre. Heureusement la société qui emploie Derrick est ses collègues est chargée de faire le ménage.
Et ce qu’ils découvrent n’est pas toujours beau à voir.
Ici pas de conte de Noël, pas de bons sentiments, cette BD est pour un public averti. Mais pour celui qui aime ce genre d’histoire, sombre, désabusée, le contrat est parfaitement rempli.
Ce premier tome est une réussite, l’histoire est dense et va permettre d’élargir les histoires dans les prochains tomes. Le dessin est parfait pour coller à cette ambiance, le côté ignoble du sujet est parfaitement retranscrit.
Une BD coup de poing, sans aucune concession, qui tire d’un sujet macabre un récit prenant.
Ce premier tome prometteur, édité chez Petit à petit, est disponible au prix de 16.90€.
Ma note : 8/10
La diagonale des jours
de Tanguy Dohollau et Edmond Baudoin
Correspondance dessinée de plusieurs années entre les deux artistes. Leurs échanges abordent des questions intimes, de société, de la guerre et de leur rôle d’artistes dans ce monde.
Dessinateur est un métier solitaire, seul face à sa planche les occasions d’échanger sont rares. Qui de mieux qu’un autre dessinateur pour comprendre ce travail si particulier.
Ces échanges entre les deux hommes vont bien plus loin puisque de très nombreux
thèmes sont abordés.
La différence de style entre les deux hommes apporte un plus à cet album lui donnant du relief, ils sont en effet aussi différents dans leur manière de dessiner que dans leur manière de penser.
À noter que ces échanges ont eu lieu en 1992, l’album ayant déjà été édité en 1995, mais il est agrémenté de nouveaux échanges plus récents.
Ce très bel album édité chez Des ronds dans l’ô est disponible au prix de 18 €
Ma note : 7,5/10
Appelez-moi Nathan
de Quentin Zuttion et Catherine Castro
Lila coule une enfance parfaite jusqu’au jour où son corps fait des siennes et crie à tout le monde qu’elle est une fille. Lila est seule à savoir qu’elle est un garçon. Ce corps étranger, cette identité féminine, ça ne va pas être possible.
Devenir « il » aux yeux de tous, corriger les résultats de la loterie génétique pour être enfin lui-même, va être son combat.
On n’imagine pas, comment l’imaginer, ce qu’une telle décision représente ; ce qu’il faut de bravoure, de ténacité, pour y parvenir.
Appelez-moi Nathan est la fiction d’une très belle histoire vraie.
Appelez-moi Nathan est un formidable récit, formidable d’abord parce qu’il arrive à expliquer une situation incompréhensible pour la plupart des personnes et ensuite parce qu’il arrive à le faire avec une bienveillance et une tendresse qui se ressent au fil des pages.
Lila sait qu’elle est un garçon, elle n’a pas de doute. La société, elle, sait qu’elle est une fille.
La lutte paraît inégale, perdue d’avance. Mais à force de persévérance Lila
parviendra à devenir Nathan et surtout se faire accepter comme tel.
Pour illustrer cette histoire il fallait un dessin à la hauteur, Quentin Zuttion s’en sort à merveille, les traits sont délicats et rehaussé de belles couleurs pastels.
Cet album poignant, édité chez Payot, est disponible au prix de 16,50 €.
Ma note : 10/10
Indélébiles de Luz
De 1992 à 2015, Luz a dessiné toutes les semaines pour Charlie Hebdo.
Jeune provincial puceau arrivé à Paris, il rencontre Cabu qui le prend sous son aile et l’entraîne à La Grosse Bertha, qui devient Charlie Hebdo.
Avec le temps il devient l’un des piliers du journal.
Dans un long rêve, il égrène ses souvenirs : ses amis, Charb, Tignous, Gébé,
Catherine Meurisse…, le premier reportage en banlieue, aux USA, la tournée en Bosnie en guerre avec le chanteur Renaud, son infiltration au RPR, les manifs… Et la vie de bureau, les bouclages, les unes, Johnny. Enfin, il y a surtout la présence de Cabu, le mentor, jamais avare de conseils, qui essaie par exemple de lui apprendre à dessiner discrètement dans sa poche.
Charlie Hebdo, avant la tristesse ça a été une formidable rédaction qui chaque semaine tentait de sortir un journal.
Luz est arrivé au journal très jeune, il y a passé plus de vingt ans, ça en fait des anecdotes à raconter.
Quel bonheur de découvrir ces moments, de redécouvrir ces auteurs. Luz est un
formidable conteur, il a su parfaitement croquer la vie au cœur du journal.
Ce témoignage drôle et touchant édité chez Futuropolis est disponible au prix de 24€
Ma note : 10/10
Alors tenté(e)s par l’une de ces BD ou vous envisagez finalement de toutes vous les procurer ???
Chronique rédigée par David REMACK pour Zenitude Profonde le Mag.
[…] J’ai bien fait de l’acheter et je vais d’ailleurs me dépêcher de me procurer le tome 1. (Bien que je ne sois pas le spécialiste BD de ZENITUDE PROFONDE LE MAG) […]
[…] marottes : la bande dessinée, les dessins animés et le cinéma (un secteur où il a travaillé pendant 20 ans). Il prend ainsi […]
[…] ALBUM FASCINANT de Zep et Dominique […]
[…] aura lieu la 46ème édition du festival de bande dessinée d’Angoulême, principal festival de B.D […]
Bonjour, je lis régulièrement des Bds, mais j’en parle trop peu, dans la liste RIP me tente bien.
Moi ce serait plutôt celle de la détective du siècle dernier Louise qui me brancherait en premier …mais tous sont topissimes !!!
C’est en effet un premier tome surprenant et de qualité !
J’adore !!!!
MireilleOver60