On en sort tout retourné…

Le pitch : Vendredi soir, une giboulée de grêlons s’abat brusquement sur la chaussée. La voiture de Victor pulvérise la barrière de sécurité. Suspendu quelque part entre la vie et la mort, un étrange duo le pousse à reconsidérer ces moments du quotidien où nos choix bouleversent le cours de notre existence. Un tourbillon de souvenirs entraîne progressivement Victor – et le public – dans une formidable machine à jouer.

AU JOUR DE LA COLÈRE
Maxime BERDOUGO et Margaux GORCE

Tout est dit !

Mais en même temps, si une pièce se résumait à son synopsis ça se saurait … et s’il est certain que certains résumés – comme celui-ci – donnent immédiatement envie d’en savoir davantage, cela ne fait pas tout!

La thématique du gars entre la vie et la mort qui revoit le déroulé de sa vie, même si elle fait toujours recette, ne vaut que lorsque le talent des comédiens, ingrédient majeur pour que la pièce soit bonne, est bien là.

En l’occurence, c’est le cas !

Margaux GORCE et Jean-Roch MIQUEL se glissent parfaitement dans la peau de ces deux censeurs qui accompagnent – avec force commentaires parfois très dérangeants – le « revival » des souvenirs de Victor. Chacun de ces deux comédiens endosse quatre rôles, et qui plus est sous les yeux même du public… En enfilant juste une perruque ou un imperméable… ce qui dit comme ça n’a l’air de rien mais se révèle particulièrement bluffant !

Et Victor (Maxime BERDOUGO) dans tout ça ?

Épatant lui aussi (car ce n’est probablement pas chose aisée d’interpréter un personnage sur une quinzaine d’années…): et le Victor qui flotte entre la vie et la mort se souvient comme si c’était hier de la proposition que lui avait faite cette jolie brunette ce jour-là … Aurait-il dû l’accepter ? Que serait sa vie aujourd’hui ?

Et puis, quelques années plus tard, c’est une jolie blonde cette fois, dont il partagera l’existence, qui voudrait bien qu’il se livre à elle corps et âme…mais là encore Victor saura-t-il faire le bon choix ?

Le décor

Les comédiens évoluent dans un décor très minimaliste. Camille PLANTEVIN, la metteuse en scène, nous confie les raisons de ce choix :

« (…) Comme dans un huis clos (n.d.l.r : n’oublions pas que Camille a joué dans Huis clos de Sartre) , Victor se retrouve enfermé et doit revivre des épisodes clés de son existence (Camille repenserait-elle à la comédie de Guy Baret, Allo maman Dolto, halte à la doltomania dans laquelle elle a également joué ?). Pour traduire cet environnement hostile, froid et quotidien, j’ai imaginé un décor minimaliste et contemporain qui se rapproche du théâtre nu : un ring au milieu duquel les personnages se débattent sous le regard du spectateur. Pour accompagner ce tourbillon de souvenirs, j’ai voulu faire un zoom sur les objets et les lieux qui ont marqué Victor : sur un écran sont projetées des images animées tandis qu’une création sonore entremêle ces bruits du quotidien qui composent la bande son de nos vies. Plusieurs éléments de décor cubiques multifonctions recomposent l’espace d’une scène à l’autre. Le consultant et son assistante se changent à vue pour créer sous ses yeux chacune des figures que Victor doit à nouveau affronter. Ainsi, j’ai souhaité embarquer le spectateur dans une formidable machine à jouer. Au cœur de ce magma, les styles s’entrechoquent ; on passe de la comédie de situation à un théâtre plus intimiste voire franchement réaliste.« 

À propos de l’auteur …

Jean-Roch s’est formé au métier de comédien auprès de Marcelle Tassencourt et à l’Atelier International de Théâtre de B. Salant et P. Weaver. Il a joué dans différentes pièces du répertoire (Barouf à Chioggia, L’assemblée des Femmes, Le Songe d’une nuit d’été, Le Cid…) avec une prédilection pour les comédies : il a été Pontagnac dans Le Dindon de Feydeau, Monsieur Martin dans La Cantatrice Chauve de Ionesco, Bongo dans Funky Famille de Franck Taillez ou Jacques dans Les amis du Placard de Gabor Rassov (Avignon 2015).

À partir de 2016, il travaille avec Sabine Roy sur des pièces qui mêlent musique et théâtre : Cocotte ou Chinchilla, Schubertiade, Fantaisie baroque et Fortunino.

En 2018, il retrouve Feydeau dans Amour et piano, mise en scène par Michel Gies.

En 2019, il écrit et interprète la pièce Éthique qui est jouée jusqu’en 2022.

AU JOUR DE LA COLÈRE est sa deuxième pièce. Elle est produite par la compagnie Interaction Libre qu’il a fondée en 2015 et dont il assure la direction.

Cette compagnie a accompagné, à ce jour, les représentations de trois œuvres différentes.

Les amis du Placard de Gabor RASSOV – Mise en scène Patrick COURTOIS . Il s’agit d’une comédie douce amère que nous avons récemment découverte dans une mise en scène d’Olivier Schmidt)
Les deux âges de l’amour – Pièces de jeunesse de Georges Feydeau : Amour et Piano, La petite révoltée et Fiancés en herbe – Mise en scène Michel GIÈS
Éthique de Jean-Roch MIQUEL – Mise en scène de l’auteur
Pièce de commande, Éthique retrace le parcours d’un jeune cadre dynamique pris au piège des malversations qu’il a lui-même dû couvrir ; le récit d’un chute lente et inexorable.

Je vous invite à découvrir cette histoire passionnante au Funambule Montmartre, du jeudi au samedi (à 19h ou 21h en alternance) et je peux vous garantir que cette pièce vous séduira autant qu’elle nous a séduits.

(Un seul bémol à mon avis, cette affiche qui, je l’avoue, ne me plait absolument pas et surtout ne me semble absolument pas représentative de cette jolie création théâtrale…)

AU JOUR DE LA COLÈRE

Texte : Jean-Roch MIQUEL

Mise en scène : Camille PLANTEVIN

Distribution : Maxime BERDOUGO, Margaux GORCE et Jean-Roch MIQUEL

Production : Intéraction Libre

Du 5 janvier au 26 février 2023
*Du jeudi au samedi à 19h ou 21h (en alternance)
*Les dimanches à 20h

Réservations ICI

Au Funambule Montmartre (53 rue des Saules 75018 Paris)