Supercalifragi…
Stop ce n’est pas un sort qu’on va vous jeter!
En déambulant dans cette exposition vous pourriez plutôt trouver de quoi vous protéger des forces obscures…
Médaillons en laiton, cuivre, bois ou os, les Anting-Anting se déclinent également sous différentes formes, motifs et matériaux tels que le tatouage, le textile, le papier…
Leur importance ne réside alors pas tant dans leur valeur que dans leur histoire.
Mélange syncrétique de croyances animistes précoloniales, de catholicisme populaire et de traditions plus anciennes, ces objets ont été largement utilisés lors de la Révolution philippine de 1898 ou des révoltes millénaristes et paysannes.
ANTING ANTING au Musée du Quai Branly @Maxime Patrault
Profondément ancrés dans les usages et la vie quotidienne, ils sont aujourd’hui toujours portés comme moyen de protection par les policiers, les soldats et les membres des cultes secrets.
Soyez prévenus, c’est une petite exposition très mystérieuse car elle montre au plus-près des philippins, leurs différentes croyances populaires.
Le parcours s’ouvre ainsi sur la présentation du vieux quartier de Quiapo à Manille, centre spirituel majeur pour des millions de Philippins catholiques et où un grand nombre d’Anting-Anting sont vendus.
Le visiteur est ensuite amené à découvrir l’histoire du plus ancien et du plus important symboles d’Anting-Anting, l’Infinito Sa Bato, référence à la résilience des croyances animistes locales face à l’avènement du christianisme.
Enfin l’exposition explore l’évolution de ces amulettes au travers des époques, analyse les signes et symboles obscurs qui les ornent
Entre croyances animistes et symboliques de l’essor du christianisme, les talismans présents en vitrines reflètent les différents événements historiques traversés par les Philippines.
La révolution philippine de 1898 montre que ce pays de 109 millions d’habitants a su se doter de bijoux, de dessins, et d’objets symboliques pour pouvoir vivre dans une certaine quiétude en dépit de la colonisation par les Etats-Unis et les pays hispanophones.
Il est pourtant parfois complexe de comprendre où ils veulent en venir avec cette exposition.
Des cartels avec davantage d’explications auraient été appréciés pour savoir quels objectifs précis étaient visés par Floy Quintos, écrivain, scénariste, acteur et metteur en scène philippin et commissaire de l’exposition.
Les photographies, au bout de l’atelier, montrent aussi la représentation des amulettes dans le quotidien des militaires entre tatouages explicites et bijoux imposants.
Il est important de noter l’importance de la figure emblématique du héros national José Rizal, qui a lutté contre la colonisation espagnole. De nombreuses amulettes font référence à José Rizal, considéré pour les philippins comme un véritable symbole. Mais cependant, à mon sens, c’est surtout une manière de profiter de la crédulité des populations.
Cette exposition est un premier pas pour comprendre l’ésotérisme philippin.
Si vous voulez plus d’informations sur ce sujet, penchez-vous sur plutôt sur les pratiques comme : Oracion, Gilas, Dakip-diwa…
La nature a aussi une place importante avec les volcans qui se manifestent souvent en période de crise.
C’est une exposition « basique » pour comprendre la symbolique des Anting-Anting mais j’aurais aimé plus de contenu et surtout une mise en lumière plus judicieuse pour montrer la beauté des talismans et autres bijoux…
Et si vous profitiez des vacances scolaires pour y amener vos enfants ?
(À moins qu’ils ne soient plutôt branchés « Mondes aquatiques » ?)
Infos pratiques
ANTING-ANTING / L’âme secrète des philippins
Musée du Quai Branly-Jacques Chirac / Atelier Martine Aublet
Du 12 Mars 2019 au 26 Mai 2019
Article et photos de notre chroniqueur Maxime Patrault
Toujours des expos intéressantes au musée du quai Branly